… Quand j’étais petit, j’arrachais les ailes des mouches. C’était drôle : elles tournaient en rond en faisant « bzzz ». Et je disais : « vous n’avez qu’à les faire repousser ». Et puis je coupais le vers de terre en deux. Je les regardais se tortiller et le leur soufflais « vous n’avez qu’à vous recoller ». Ça. faisait rire mes parents. Je tuais les oiseaux avec ma fronde ; ils tombaient tout raides dans l’herbe. Je torturais mes playmobils ; c’est dommage : il ne criaient pas. J’ai brûlé la poupée-chiffon de ma sœur. Et ma sœur a beaucoup crié. Et puis j’ai eu ma console de jeux. J’ai pu jouer à la guerre en presque vrai, et j’ai dit « quand je serai plus grand, c’est ça que je veux faire ». J’étais le chef et je tuais tout le monde. C’est dommage : il n’y avait pas de sang. A la récréation, ils avaient tous peur de moi et j’aimais ça. Et mes parents étaient fiers de moi. « au moins, lui, il ne se laissera pas faire » qu’ils disaient. Et moi, je leur répondais: « quand je serai grand, je veux faire trembler le monde entier ». Et ils riaient. Et ma sœur avait peur. Vous avez vu : j’ai réussi ! Et quand vous me laisserez sortir de l’asile, je ferai tout péter. Je n’ai plus envie de jouer.

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