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Chapitre 18-    Le Château de Moulinsart

Le jeudi suivant, Victor et Sidonie  se rendent à l’epadh . La maison des Mimosas est une grande demeure donnant sur un vaste parc clos de murs,  fermé par une belle grille en fer forgé. 

Sidonie pense tout de suite au château de Moulinsart, se demandant avec amusement si le père de Tournesol ressemblait au capitaine Haddock.

La petite femme fantasque allait très vite trouver en Eugène son alter ego au masculin. Cet homme n’avait que peu de points communs avec le capitaine, si ce n’est peut être le caractère  bien trempé. Il avait tout pour lui plaire: de l’humour, un âge avancé n’entravant aucunement sa liberté de rester jeune, une aptitude à aimer la douce Violette sans concession et surtout, et avant tout, un fils extraordinaire.

Dès son entrée dans le parc, Sidonie se met à  poser des questions  en rafale. Découvrir le lieu qui fut l’objet d’un chantage par sa fille, la remue plus qu’elle ne le souhaiterait.

Elle insiste sur les similitudes entre l’univers carcéral et la maison de retraite comme le ferait une enfant envoyée au pensionnat de force.

Tout y passe: les droits de visite, les droits de sortie, les parloirs, les fouilles au corps, les heures de repas…Elle se met même  en cheville avec quelques résidents sympathiques, histoire  d’avoir des combines pour « cantiner ».

– Je te rappelle que papa ne vit pas encore ici ! Inutile de chercher à lui fournir des cigarettes ou des cartes SIM bon marché, s’amuse Victor 

– C’est vrai, mais Violette si! 

Il est toujours utile de se renseigner sur les bons réseaux en milieu hostile!
D’ailleurs, Tournesol, tu sais quelle est la différence entre une maison de retraite et une prison? 

– Sidonie, encore une fois, ce n’est pas une prison…

– C’est que tu sors rarement plus musclé d’une maison de retraite qu’en y entrant! 

 Eugène éclata de rire, cette femme était frappée d’une folie désarmante. Il ne  savait plus où donner de la tête tant elle parlait.

– Dis moi Eugene, les gens qui sont posés là, dans l’entrée…  Ils font quoi?

Regarde les,  ils sont si éteints qu’on pourrait croire à une panne de secteur! As tu remarqué qu’ils portent presque tous des chaussons en pleine journée?

Il faut que je leur envoie ma chère Victoire! Elle saurait chausser tous ces pieds.

– Je pense que c’est surtout qu’ils ne marchent plus beaucoup… répond Eugène

– Ben voyons! Tu marcherais toi avec de la feutrine sur les oignons qui te chauffe sans cesse les durillons? Non, mais ce n’est pas humain!

La visite dans les couloirs de la pension fit déborder le vase. Ce manoir de Moulinsart était une escroquerie. L’intérieur n’était qu’un écho de tristesse. Eugène leur faisait la visite malgré tout avec application.

– Ici, c’est la salle des différents ateliers…

– ateliers dessin, cuisine ou couture? Parce que couture, ça m’interess….

– euh.. ici c’est plutôt les ateliers d’entretien pour les articulations, les neurones, la proprioception …

– Tournesol…s’exclame Sidonie… regarde…  là! 

Sidonie est en arrêt, à mi chemin entre l’envie d’éclater de rire et celle de hurler.

Le jeune homme lève les yeux. 

Elle était là – Accrochée au mur- La croûte de l’hôpital Vaugirard. Cette même croûte épouvantable trônait sur le pignon de la salle des ateliers.

– Cette fois c’est sûr! Si tu résistes à la première exposition de croûte , tu cèdes forcément à la seconde ! C’est de l’acharnement!

Pour la première fois Victor lut une lueur de colère , peut-être même de découragement dans les yeux de son adorable complice.

 Il prit peur et tenta un: 
– Bon , allons dans le parc. Il y a des écureuils. On va leur jeter quelques miettes…

– Tu vas te faire virer s’exclame  Eugène, ahuri. 
Il y a ici une Interdiction absolu de nourrir les animaux quels qu’ils soient.  
Je ne te cache pas que j’en ai déduis que c’était la raison pour laquelle tous les résidents semblent affamés et desséchés! 
Heureusement ma violette est toujours aussi fraiche, j’y veille ! Ajouta t-il en caressant la main de sa chère amie qui suivait la visite avec intérêt comme si c’était la première fois.

Sidonie était sidérée.  
– Je crois qu’on va rentrer…

– Eh Sidonie!! Je suis là, moi… On ne va pas rompre notre nouvelle amitié pour une histoire de prison mal gérée! Et puis croyez-moi, Sidonie, quand je serai installé ici,  les choses vont bien changer.

– J’espère Eugène, j’espère… sinon je serai obligée de m’en mêler! Ajoute Sidonie que la foi d’Eugène revigorait. 

Oh et puis, tiens, Non. Vous savez quoi, Eugène. Il n’y a pas de sinon… L’ampleur de la tâche est énorme … Tournesol et moi, On va vous aider! Il faut que cela change et vite! 

Des fois que Sybille ne finisse par m’y interner…

 

Précédemment dans «  la fleur de l’âge »😉: https://algomuse.fr/la-fleur-de-lage-chap1-ma-pie/

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