Chapitre 28 – La crèche vivante
Noël approche et Sidonie compte bien tirer partie de cette période pour mener son projet à ses fins.
Assise face à Tournesol, elle fait la liste des personnages nécessaires à la crèche vivante qu’elle souhaite mettre en place à la maison de retraite.
– Pour l’âne, le boeuf, et les moutons… Je pense que la ferme des Haies saura nous dépanner…
… il nous faudra aussi un chien de berger … là j’ai mon idée.
Victor comprend de suite.
– Ah tiens oui, bien sûr, le chihuahua est la race la plus appropriée!
D’ailleurs, Ficus s’y connaît en moutons… il les chasse sur le parquet depuis des années ! Il va vite s’adapter, j’en suis sûr !
– Violette fera Marie et Eugène sera Joseph… l’ange gabriel… les bergers… les rois mages – et les villageois…
– euh… et , le bébé…. Qui va jouer le rôle du petit Jesus?
Sidonie sourit:
-Le fils de joseph! Bien sûr!
– Ah non! Pas question ! Je ne joue pas dans la crèche!
– Evidemment grand malin, on trouvera bien un bébé ou une poupée pour jouer le rôle!
Quand le grand jour arrive, la crèche remporte un réel succès. Eugène et Violette sont émouvants, parfaits pour le rôle .. un seul problème … le chien de berger a peur des moutons et se colle derrière son maître en jappant comme un malheureux.
Peu importe , pense Sidonie.
Ficus est dans la place et Eugène est heureux .
Le surlendemain, lorsque monsieur Karma annonce qu’il faut à présent sortir tous les animaux du parc , les choses prennent une toute autre tournure.
– La crèche vivante l’a bien prouvé. Les animaux ont toute leur place aux Mimosas, commence Sidonie.
Combien de résidents ont dû abandonner leur chiens et chats avec déchirement avant de venir s’installer ici?
Je suis sûre que c’est un facteur de stress immense pour vos locataires!
– Sans compter que ce parc est si grand qu’on pourrait se croire à Versailles!
Marie Antoinette avait sa ferme et nous, nous devrions nous contenter de nourrir quelques poissons rouges ?
Pas question bougonne haddock devant monsieur Karma qui, il faut le reconnaître, avait jusqu’alors fait montre de beaucoup de compréhension.
Ficus a besoin de moi et Violette a besoin de nous!
Après accord de la direction et des services vétérinaires de la ville, décision fut prise qu’on garderait l’âne, et quelques moutons qui assureraient la tonte dans le parc.
Mais pour éviter les complications et l’accumulation des cas particuliers, les animaux de compagnie ne seraient pas admis.
– A moins que…. commence Sidonie… A moins que de cas particuliers, nous ne fassions des cas collectifs!
– là je ne vous suis pas , madame Panier!
– Et bien, si Eugène accepte de laisser Ficus aux bons soins de tous…
En pointant du doigts deux emplacements suffisamment éloignés l’un de l’autre, sur le plan de la propriété, la petite dame futée continue:
…. Nous pourrions ouvrir un Bar à chiens ici, et là , un salon de thé à chats…. Ainsi chacun pourrait y câliner les bêtes tranquillement tout en sirotant une boisson, sans pour autant avoir la charge de l’animal.
L’idée fut adoptée. Ficus fut la première mascotte du bar à chiens puis il fit vite des émules…permettant à chacun, résident ou pas, de venir se détendre et câliner les bêtes en toute sérénité.
C’est précisément cette nouveauté qui a déclenché l’intérêt de la presse locale puis nationale…
Précédemment dans « la fleur de l’âge »😉: https://algomuse.fr/la-fleur-de-lage-chap1-ma-pie/