• 2 ans 
  • 3Minutes de lecture env.
  • 210Lectures récentes
9.5
(4)

Petite Fourmi, dix-huit millimètres et chapeau sur la tête, jurait par son indépendance au sein de la fourmilière familiale. Alors que toutes les fourmis œuvraient pour la beauté, l’honneur, le bien-être de Dame Reine,  Petite Fourmi n’en faisait qu’à sa tête. Après trois refus de demande en mariage, ses parents anxieux lui proposèrent d’épouser le criquet de la pelouse voisine. Criquet avait été choisi en raison de son chant discret et aérien et qui encourageait le travail à la fourmilière. Les parents de Criquet voyaient ce mariage d’un bon œil car ils connaissaient la promiscuité qui régnait entre les parents de Petite Fourmi et Dame Reine. Les parents avaient convié la famille criquets le dimanche en huit. Les présentations faites, on laissa les deux futurs faire connaissance.
– Je ne suis pas sûre de devenir ton épouse avança promptement Petite Fourmi, je ne pourrai pas procréer.
Criquet était suspendu aux lèvres de petite fourmi qui continuait :

– Je souffre d’une maladie congénitale et mes parents le cache à mes prétendants. Très déçu, Criquet s’effaça de la vie de Petite fourmi.
  Quelques semaines plus tard, furent conviés Monsieur et Madame Hamster dont le plus jeune enfant était en âge de se marier. Le choix s’était porté sur le hamster pour ses capacités de garde-manger.
-Je ne pourrais pas t’épouser annonça d’emblée Petite fourmi, je souffre de la maladie du ronflement et la nuit j’empêche tout le monde de dormir, alors un époux dans mon lit, mieux vaut ne pas y penser.
   L’anxiété croissait chez papa et maman fourmi lorsqu’ils pensaient à l’avenir incertain de Petite Fourmi. Dame Reine fut sollicitée pour la raisonner :
-Petite fourmi, nous allons te trouver un nouveau, mais dernier, prétendant, si tu refuses une fois encore tu seras bannie de notre communauté et tu erreras seule jusqu’à la fin de ta vie.
  Le dimanche suivant furent reçus en grandes pompes Petite Colombe et ses parents, on avait mis les petits plats dans les grands et le plat de pucerons à la chantilly passa deux fois. Même Dame Reine avait fait l’honneur d’être présente et la confiance était de mise. Cette union inespérée, si elle avait lieu, apporterait amour et paix dans la fourmilière. Pendant que passaient et repassaient les plats, Petite Fourmi observait Colombe et se sentait défaillir en observant ses plumes blanches comme la neige, son œil roucoulant et sa gracieuse queue en éventail. Lorsqu’elle se retrouva seule avec Colombe, elle reprit ses esprits et lui dit sans plus de façons :

– Je ne peux pas t’épouser, je ne suis plus vierge, j’ai fauté avec Criquet et avec Hamster.
Colombe s’approcha de petite fourmi et lui glissa :

– Ce que tu as fait avant aujourd’hui ne me regarde pas, je t’aime comme tu es, j’aime ton indépendance et je la respecte. Nous ferons un beau couple point noir sur ailes blanches. Je t’aime, je veux t’épouser.
Conquise Petite Fourmi posa sa tête sur le duvet soyeux de Colombe.
Elle lui demanda pardon pour sa répétition de mensonges et parfaitement accordées, elles vinrent annoncer leurs épousailles à leur entourage.

Moyenne obtenue : 9.5 / 10. Nombre de votes : 4

Soyez le-la premier-ère à exprimer votre ressenti !

Partager ?

5
0
L'auteur-trice aimerait avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x