Joviale et d’humeur plutôt taquine, bien que déshydratée, une grenouille entra dans un débit de boissons pour s’y désaltérer, un soir d’été.

– Bonjour, que désirez-vous boire? s’enquit le serveur empressé, la voyant s’accouder au zinc.

– Comme vous n’êtes pas sans le savoir, du moins je croa, je suis baromètre, dans la vie. Servez-moi donc une pression, bien fraîche s’il vous plaît.

– Baromètre ? Ah oui, vous êtes une grenouille… Eh bien moi je suis maître au bar, cher baromètre, haha, nous sommes faits pour nous entendre.

Sur ce le barman fut pris d’éternuements en cascade, intempestifs et fort bruyants.

– À vos souhaits !

– Berci. Excusez-boit, je croa que je be suis enrhubé, ce batin. Il pleuvait des barres et ba voiture, pas boyen qu’elle débarre.

Le batracien en se tapant des barres: 

– Eh bien c’est mal barré tout ça!

Pas de quoi se barrer, franchement vous êtes plutôt barbare…

– Ne vous inquiétez pas, je suis seulement un peu barrée, c’est tout, à force de mesurer des bars… 

– Très bien, bais vous êtes ici dans bon bar, je suis le baître à bord et je vais reprendre la barre!

– Oh, ne vous fâchez donc pas si vite… Si vous préférez, je peux quitter ce bar.

– Oui, j’en ai plus que barre! Retournez donc barboter dans votre bare!

– Vous êtes sous pression, très cher barman, et je sais de quoi je parle! Moi je n’aime pas qu’on me rembarre, je ne suis pas un clébard. Puisqu’il en est ainsi je me barre! J’irai à Zanzibar !

….

C’est ainsi que le maître au bar, sous pression, ne servit jamais, à l’amphibien baromètre, sa pression.

 

 

 

 

 

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