Une moule bleue de rivière
Sertie d’un courage d’aventurière
Rencontre un python
Enroulé dans son banneton.
Le bivalve ardoise claire
L’apostrophe sans manière:
- « Abandonnerais-tu ton panier
Pour devenir mon fier destrier?
Je quitte le confort de la rivière
Pour conquérir l’espace et la mer ».
- « C’est à moi que tu t’adresses?
Siffle le constricteur plein de rudesse.
Qui es-tu pour interpeller ma noblesse?
Une lignée royale
Irrigue mon corps de crotale
Descendre vers l’océan
Ne sied pas à mon rang,
Je suis né pour le prestige
Ton compagnonnage m’afflige.
Oublie ton exaltation
Modère tes ambitions ».
Dépité, mais sans colère
La moule bleue revint à la rivière
Se laissa porter par les courants
Et rejoignit les océans.
J’aime ce texte qui a des accents de fable (sans la morale). Bravo
Bel esprit d’écriture. J’aime.
Au contraire de @melanie chaine, j’aime la morale : le “temps vivant” connaît son chemin que rien ne peut influencer… À mes yeux votre poème est taoïste.
Oh, je n’aurais jamais pu l’écrire ainsi : j’ai bien trop peur des serpents ! (rien que d’écrire ce mot… brr…) 😉
je me suis donc mal fait comprendre. Je voulais simplement souligner l’absence de la morale traditionnelle que l’on trouve chez La Fontaine, ce qui, du reste, ne m’a pas du tout gêné.
J’imagine que la morale est sage : inutile de s’entêter, mieux vaut retourner dans ses pénates; vivre en paix est à ce prix.
Oui, je vois les choses de cette façon aussi. Ne compter que sur soi même!