Dans la nuit douce de la petite cité médiévale d’Yvoire, le clocher égrène les heures. La lune ronde éclaire le ciel tandis que les bâtiments de pierre tendent leurs bras dentelés pour l’accrocher. Au petit jour, les chiens errants parcourent les rues à l’affut de quelques victuailles déposées négligemment dans les poubelles par les restaurateurs. Le château majestueux du XIV ème siècle à la tour quadrangulaire se dresse fièrement. La Grande Porte d’entrée du village aux énormes gonds rouillés et les remparts crénelés superbes transportent en un instant dans le cours d’histoire de notre enfance. Les paysagistes de la mairie, très matinaux en cette saison, ont déjà arrosé le magnifique Jardin des sens tant prisé des touristes. Sur la droite de la rue principale, ce dernier offre un tableau pittoresque coloré aux visiteurs. Les buis, les charmilles, les cyprès et autres arbres aux tons dégradés du vert anis au vert sapin, se pavanent à différentes hauteurs. La taille méticuleuse à la française renvoie une projection fabuleuse des contes de notre jeunesse. Un parfum de roses chatouille les narines avec délicatesse et invite à s’approcher pour découvrir une farandole de teintes rouges, roses ou blanches d’une intensité surprenante. Les maisons de pierres s’appuient allégrement sur les murs fortifiés de l’enceinte du château. Au fil de la marche sur la ruelle pentue, nous sommes subjugués par les murs ornés de paniers d’osier fleuris remplis de clématites. Les devantures des boutiques artisanales temporaires sont décorées de parterres d’asters mauves et de dipladénias carmins éblouissants. Les balcons en bois rustique reçoivent les jardinières de géraniums et aident les rosiers ornementaux grimpants à courir jusqu’aux toits. Quelques nichoirs à oiseaux en bois rustique, suspendus aux ferronneries anciennes ou déposés au milieu des fleurs, accordent au promeneur un moment de langueur mélancolique. L’émerveillement est à son comble lorsqu’il lève les yeux : en un instant, son regard s’allume attiré par la beauté du Lac au miroir translucide. Il imagine l’eau limpide et froide regorgeant de perches, d’omble-chevalier et de féras, poissons locaux très prisés, qu’il dégustera le soir en terrasse avec un bon verre de Crépy frais !

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