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Actuellement, je vis un moment difficile dans ma vie.

Je ne sais plus où je vais, qui je suis, qui j’étais…

Je ne sais plus.

Sachant combien le vieil Hugo s’est plongé dans les arcanes obscurs de l’occultisme, dans lesquels il se serait adressé à César, Jhésus, Napoléon et autres, je me suis mis en quête de découvrir une sorte de savoir caché derrière ses vers.

Ça tombe bien, ce site me permet justement d’y avoir accès, à ces vers, de manière aléatoire. Ainsi, la Fortune, qui décide de tout dans l’univers, semble annoncer mon avenir, par le biais de l’un de ses prophètes les plus fameux.

Voilà ce que mon horoscope m’annoncerait aujourd’hui, par le biais de ces quelques vers immortels :

*

Mettait des crinières de flamme

Jamais on ne le voit éclore

Dans le même horizon

Lui montrant de la main, dans un champ, près d’un bois.

*

Ainsi donc, ces quelques mots sibyllins contiendraient, j’en suis sûr à présent, tant j’ai senti mon âme transportée, un pan de mon avenir, une réponse à mon existentialisme vexé.

Je me penche quelques instants (pas trop quand même, rapport à mon lumbago) et abreuve mon âme de cette prophétie d’outre tombe.

Mettait des crinières de flamme, jamais on ne le voit éclore…

C’est beau et grandiose, c’est certain, après… À part me parler vaguement d’un incendie…

C’est cela, les crinières de flamme signifient l’incendie, mis par quelqu’un qu’on ne voit éclore. C’est-à-dire le pyromane. Le pyromane qu’on ne voit éclore est un pyromane certainement timide, et qui préfère conserver l’anonymat.

Tout s’éclaire.

Le reste devient alors facile : dans le même horizon, veut dire que les flammes ainsi crénelées formeront un même horizon, où ? Dans un champ près d’un bois.

Tout ceci est d’une aqueuse limpidité !

Un incendiaire anonyme mettra le feu très prochainement à un champ près d’un bois.

Je me sens beaucoup mieux — d’autant que j’habite dans un champ près d’un bois —.

Je sais maintenant ce que je suis (mais chut, c’est un secret, anonymat oblige), et ce que je dois faire.

Il ne faut pas que je traîne, avec la pénurie de l’essence actuelle…

Merci Totor !

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