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Mon bien cher ami,
Dans cette époque lointaine, tu étais déjà mon parégorique, ma médecine, mon remède, mon élixir et mon opium ! Ma sensibilité d’enfant t’eût signé un chèque en blanc, et du haut de mes onze ans, je t’aurais suivi aux enfers ! Aux enfers, oui, car déjà le gourgandin qui naissait en toi jonglait avec les sentiments et les idées, comme au cirque le clown blanc jongle avec les illusions.
Fallait-il un monstre ? Tu l’inventais. Fallait-il une cause ? Tu la créais. Fallait-il… un but ? Un idéal ? Un… “inaccessible amour” ? Une Dulcinée ? Tu les rêvais avec une telle puissance !…
Mais toutes ces années ont passé, les chimères sont délavées, et maintenant qu’on peut tout se dire, laisse-moi te raconter :
— cette lettre d’amour que tu m’avais écrite, mon père l’avait interceptée. Je n’en ai eu connaissance que dix ans plus tard, à l’aube conjointe de ses funérailles et ma majorité. Il était presque honteux, sur son lit de mort, d’aller la chercher d’un main tremblante sous l’oreiller. Il pleurait. Il bégayait qu’il n’avait pas tout compris, que c’était une lettre de fou, la missive d’un démon, ou les foudres d’un dieu ; ce qui, nous en sommes convenus mille fois je crois : revient au même.
Quand je l’ai lue ce jour-là, je ne l’ai pas davantage comprise que lui. Je ne pouvais alors imaginer cette dualité dans laquelle tu nous enfermes tous, encore aujourd’hui. Et comment comprendre qu’elle pût t’habiter déjà ? Tu n’étais qu’un enfant…
J’avais alors consolé mon père, te traitant de “fada”, je crois. Je tenais le mot de Marseille où je préparais mon CAPA…
Mais j’ai conservé la lettre. Pendant toutes ces années, j’ai conservé la lettre.
(…?)

Texte complet → ici.

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