« La folie est un état mental qui peut prendre de nombreuses formes. Elle peut être légère et temporaire… »
Voilà en quelques mots ce qu’ils ont dit, une fois que j’étais sorti.
Depuis souvent j’y réfléchis.
Si si souvent , je réfléchis et je crois même que mon cerveau ébauche en toute simplicité le complexe questionnement de celui qui ne sait pas ce qu’il est, mais qui sait l’ignorer avec assiduité (ce qu’il est).
Je suis absent.
Je n’essaie pas d’être de ceux qui disent et qui enseignent la chose, juste parfois de ceux qui craignent d’en être la cause (de la chose).
Alors, j’esquive l’humain, et parfois, souvent même… je l’observe de loin.
Mon cerveau devient comme une toile d’araignée : la vie n’y peut plus passer sans se faire prendre.
Là par exemple, je regarde les pigeons qui boivent sur la tombe de la vieille Guillemette.
C’est fragile une vie de pigeon.
Je ne bouge pas. Je les scanne et je vois leur élan vital à venir s’abreuver sur le lit de notre aînée.
Je me dis qu’ils ont l’air heureux et que nous devrions faire comme eux.
Aller boire sur les tombes sans chercher à comprendre qui était Guillemette, car après tout, Guillemette, tout comme moi ne le savait peut-être pas ( Qui elle était).
Mais je ne leur dis pas, aux gens. Je pense simplement que tout comme les pigeons ils devraient arrêter de chercher et se poser des questions sur la folie des uns ou la normalité des autres.
Quoi de mieux qu’un cimetière pour réfléchir?
Les gens me regardent de biais, un peu comme les pigeons avant qu’ils n’osent s’installer pour boire sur la tombe de Guillemette.
Ils me trouvent intrigant…ou fou… ou malsain…ou naïf… ou spécial…
Et pourtant, je suis comme Guillemette, absent et là en même temps.
Du coup, je reste assis et je réfléchis sur la tombe de Gilbert – 1898-1987.
Elle est bien la tombe de Gilbert. Elle est toujours sèche, même quand il a plut toute la nuit.
Du coup, y’a pas de pigeon pour y boire, mais il y a moi… et peut-être… ma folie.
Une folie douce si bien dépeinte !
Génial! @Ma Pie, vous vous surpassez pour mon plus grand bonheur. Merci!
c’est juste, émouvant, plein de tendresse,