Vous aviez considéré, peut-être pour m’encourager à cesser ce récit, que ma suite 3 clôturait l’histoire. Et bien non ! je vais encore vous infliger ma prose … , jusqu’au jour où vous verrez, à votre grand soulagement, tracé de ma main le mot « fin ».
En voilà la raison :
Un matin, alors que je déjeunais tranquillement, Monsieur Grambois m’a adressé un message. Je vous le livre : « vous n’allez pas (oui, on se vouvoie) me laisser tomber juste au moment où je sens que tout peut arriver dans ma vie ». Curieusement, son élocution était impeccable. Je me devais donc de poursuivre son histoire.

Hervé Grambois venait de rentrer chez lui. C’est la première fois qu’il avait osé se livrer comme il l’avait fait dans sa lettre adressée à Pascal. Il le connaissait bien, certes, mais ils n’avaient jamais réellement échangé tous deux. Il n’aimait pas du tout parler de son handicap. Le message de Pascal l’avait ému. Jamais personne, ne lui avait tendu la main en faisant preuve d’une telle discrétion. Le petit bar « les amis » de Pascal, c’était son quotidien, son, havre de paix qui lui permettait d’écrire dans un lieux accueillant.
Ce soir, dans son petit appartement meublé sommairement, encombré de livres, de tout ses cahiers de matériel de dessin qui était sa deuxième passion, il n’’écrira pas. Il s’installa dans son fauteuil dont un énorme coussin compensait l’assise un peu défoncée et somnola, perdu dans ses pensées, heureux de cette journée.
Le lendemain, en fin de matinée Hervé Grambois se prépara, plus joyeux qu’à l’accoutumée. Il pressentait que quelque chose allait modifier son quotidien au bar. Il arriva, comme à son habitude à 11 heures précises. Après un bref « bonjour », un vague sourire aux lèvres, il s’installa à « sa » table. Il trouva un message : « Bonjour, menu du jour : entrecôte accompagné d’un gratin dauphinois. Cela vous convient-il ? ce à quoi, Monsieur Grambois répondit : « bonjour Pascal, ce sera parfait, merci ». Ce jour-là, comme un jeu, les petits mots valsèrent de l’un à l’autre. Et le visage de notre homme s’éclaircissait.
Les habitués du bar étaient intrigué par ce petit manège. Il avaient toujours considéré ce « type de la place du fond » comme un personnage bougon, voire antipathique, et qui ne voulait pas se mêler à leurs jeux. L’attitude de Pascal excita leur curiosité et ils furent un peu jaloux de l’intérêt que le patron portait à cet ours. Ils restèrent cependant discrets, ce qui n’était pas leur principale qualité ! Ce personnage les avait toujours intimidés pour les uns et laissés dans une indifférence totale pour les autres.

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