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Mon parrain, qui souvent était mon mécène, était aussi rouge de colère que mon visage était jaune d’éburnément ! Pour dire vrai, il se condoulait à la souffrance que j’éprouvais de l’injustice dont le censeur m’avait puni. “Zéro” de conduite, la sanction fatale trônait sur mon carnet de notes, en plein milieu de la page centrale, et me condamnait déjà à la pire des destinées : celle des cancres certifiés !
Les entraves, je le sentais, ne pourraient à l’avenir que se multiplier. Il en est ainsi. Être stigmatisé à onze ans, c’est être délinquant à dix-huit, tout le monde le sait. L’imbécile de pédagogue, pourtant, semblait l’ignorer. Ou peut-être, me disais-je, peut-être est-il sadique ? Peut-être hait-il les enfants ? Peut-être n’a-t-il jamais pu se réconcilier avec celui qui vit en lui ? Car tout adulte est un enfant étouffé, n’est-ce pas ? Tout le monde sait aussi cela…
Oui, voyez-vous, j’avais onze ans et je raisonnais déjà. Déjà les adultes me décevaient et je devais les sauver. Les sauver tous, même les méchants, même les censeurs. Il me fallait donc pardonner. Je résolus, courageusement, de prendre sur moi, et je m’abstins de crever tous les pneus de sa voiture… Un seul, peut-être…

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