Il fut nommé sur le champ superintendant de ce pays considéré comme décadent et se vit attribuer à Culmaily un superbe logement et quelques fructueux arpents.
Toutefois, par un caprice singulier, il leur préféra le hameau de Syre pour aller s’installer et c’est sans tarder que, sous prétexte de gouverner, il commença à semer la terreur dans toute la longue vallée.
Le cœur de cet homme se révéla si méchant qu’on dit que les gens des villages se mettaient à trembler lorsqu’ils entendaient de son cheval le galop approcher.
Il l’avait annoncé sans ménagement: sous un délai de quatre ans, Strathnaver et les glens des environs seraient débarrassés de leurs habitants pour être repeuplés par des milliers de moutons.
Congédiant sans merci les petits métayers, il les sommait de s’expatrier sous peine de voir leurs logis incendiés et leurs maigres biens confisqués.
Lorsqu’il pénétrait un foyer, sous un rayon de sourire menteur, la froideur implacable de son âme exultait de lire crainte et peur dans tous les regards, donnant à penser qu‘il était le diable personnifié.
Ironie des choses ou vengeance délibérée? Sellar était pourtant lui-même petit-fils de pauvres expulsés…
Pour moi, c’était le texte le plus dur à écrire. La violence absurde et absolue.
Certes, la photo n’est pas belle, c’est la seule que j’ai prise et possède. J’étais sous le choc.
De me trouver en face de l’habitation de Patrick Sellar.