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Le grand repos

Déjà les grand marronniers se frangent d’or et entament le grand jeu polyphonique de la désespérance, ultime représentation avant le macabre repos. Pour toile de fond, le ciel s’efforce de rester radieux, mais le bleu se délave au fil des jours et convie à la mélancolie. Une angoisse palpable baigne dans une explosion de couleurs que brouillent les vapeurs matinales. Ce joyeux bariolage fait oublier, pour quelques temps encore, l’inéluctable. Le spectacle éblouissant est de trop courte durée. La grisaille prend le pouvoir, accompagnée des lamentations de la bise glaciale qui détrousse les arbres et s’engouffre dans chaque recoin de la ville en violents tourbillons. À travers des jardins rouillés de feuilles mortes, les passants déambulent tristement et cherchent en vain les derniers morceaux de lumière oubliés. Mais il ne paraît que des lichens de soleil et des morves d’azur, crevés par les hautes branches grises et dénudées de ces géants désarçonnés. La nature, telle une ombre, se recroqueville et se laisse sombrer dans une douce somnolence pour se faire oublier dans sa décrépitude.

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