Et c’est dans les deux décennies suivantes que poussèrent, comme champignons, les institutions sur lesquelles, trois siècles plus tard, s’appuie toujours la cohésion parfaite de notre petite société : notre Souverain bien aimé, les deux Conseils des Humas, qui l’éclairent, l’Étalon double du “T”, notre monnaie, et bien sûr Le Livre des Principes. Mais surtout, c’est le Grand Secret, ce ciment qu’avait inventé cette femme si particulière qui rendit possible cette pérennité…
On ne sait rien d’elle. Ou si peu. Comme ses quelques congénères, elle venait du Mur Nord où elle avait dû s’abîmer les mains jusqu’au sang pour empiler les pierres jusqu’au ciel, pendant de longues années. Comme eux, elle avait échappé à tous les pièges du monde sauvage, celui qui dure encore aujourd’hui, au-delà du Mur. Elle était mère d’un enfant de sexe masculin, âgé de trois ou quatre ans à cette époque, et dont les humas Historis nous disent maintenant, qu’à l’instar de sa mère, il refusa la couronne, trente ans plus tard.
Mais l’Histoire ne s’écrit pas avec des vides, elle se nourrit de mythes. Alors, nos ancêtre du IIIème siècle imaginèrent ! Ils commencèrent par la nommer : “Huma” était née ; elle refusait le trône ? Ils en firent une déesse ! Elle n’avait qu’un enfant ? Ils lui en donnèrent mille !, et tous furent Tannosiens. Devant la résistance têtue de la modestie historique de cette magicienne de l’Humanité, certains tentèrent même d’en faire… un martyre !
Ce n’est que vers 250, quand les deux Conseils emménagèrent au Palais, et purent ainsi travailler à l’abri des pressions de la foule, que la vérité historique se révéla : Huma n’était en fait qu’une simple rescapée, et qui voulait le rester. Sa différence était ailleurs que dans les chimères d’une quelconque supériorité : elle avait juste compris le sens d’un mot : “maternitude” !

Texte complet et actualisé

KEY Fingerprint: 0x83289060f40ded088cf246b56f3b2e6ab748a8f8

2
0
L'auteur-trice aimerait avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x