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Du bout de son pinceau, il fignole, peaufine. L’artiste n’a de cesse de parfaire son tableau.
Il s’éloigne, prend du recul. Il cherche à mieux ressentir l’effet de sa peinture. Il a découvert son don après s’être rangé des voitures, C’est un matin en nouant son nœud de cravate qu’il a décidé de tout envoyé balader, La veille, une réflexion l’avait vexé. Plus justement, l’avait blessé. Il était d’accord sur le fait que son côté jusqu’au boutiste pouvait créé quelques difficultés au sein de l’équipe. Mais toujours moins que l’inquisiteur ; surnom qui avait dû être inventé pour définir son responsable. Il est arrivé au bureau, le veston sur le bras et son nœud de cravate plus attiré par ses chaussures que par les néons du l’open-space. Depuis sa salle de bains jusqu’ici, il avait répété son texte, peser ses mots pour répondre à l’inévitable réflexion de l’Inquisiteur. Il n’a pas eu le temps de poser son postérieur sur son siège, qu’il était déjà viré. Le mot a joué les ricochets sur les parois vitrées de l’étage. Quand il s’est retrouvé sur le trottoir, il a eu l’impression de l’entendre encore tellement il lui était doux à écouter. Il venait de se libérer de lui-même. Provoquer l’Inquisiteur pour sortir de la prison de ses peurs. Une nouvelle vie commençait pour lui, ce matin-là.
Quelques retouches par ci, par là… Son tableau est achevé. Dans le village où il a choisi de s’installer, il est surnommé le Migrant, Oser quitter les tours de la Défense pour venir au fin fond de l’Auvergne, tout juste armé de quelques couteaux et de tubes colorés. Oui, il peut être fier de cet autoportrait nommé le Migrant. C’est exactement ce qu’il est.

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