Le souffle du vent dans les brins d’herbe, le craquement doux des cailloux sous la semelle boitante, le front large, les yeux clairs. L’homme avançait, pensées virevoltantes, vers le lieu du rendez-vous. La prière du matin chantait encore ses promesses. En écho. L’odeur du foin dans les narines. La journée démarrait, tiède et légère.
Le jeune moine contourna la pharmacie, sonna à la porte de derrière. Trois notes succulentes. L’entrebaillement sombre, la silhouette. Les lèvres prononcèrent : “Soyez le bienvenu”. La femme qui l’accueillit portait un long manteau, et son visage était partiellement couvert d’un masque de zorro. “Je vous attendais” ajouta-t-elle. “Merci’, répondit-il en entrant.
Sur la table, la mixture parégorique brillait. Il soupira, l’espoir d’un soulagement. Le goût fut surprenant, l’ivresse cotonneuse. L’idée même d’une douleur s’amenuisait. Et tandis qu’il glissait sur la chaise que la femme lui présentait, s’échappait de son âme une halenée heureuse.
Une douce ambiance se dégage de votre texte. Bienvenue sur AlgoMuse.
Merci beaucoup 🙂
il m’avait échappé, celui là !
Sa douceur me rappelle,la rosée du matin , l’odeur de l’herbe fraiche juste fauchée, le son cadencé de la faux , il me rappelle mon grand père Eugène.