C’est une sorte de parchemin grisâtre, poussiéreux et malodorant et gisant là sous la vieille mâle du grenier, qui attira mon attention. Je tentais de le dégager délicatement quand il s’effrita littéralement en poussière. Une page une seule résista. Je la tenais intacte. Je la sentais… précieuse.
Couverte d’une belle écriture de plume, elle commençait ainsi : « Le 12ème jour de l’An de grâce mille cent soixante quatre, Le Sieur de Monterrey, Gentilhomme de la contrée, allait être écartelé sur la place des chapeliers ! J’y étais! J’en puis témoigner.
Le supplice promettait d’être atroce. Une abominable exécution qui devait durer plus de six heures ! Mais, par chance pour le condamné, un esprit malin dérangea les plans du destin ! Une tempête de neige d’une violence inouïe surgit tout à coup du néant ! Les chevaux prirent peur et s’énervèrent tant qu’il fut impossible de les atteler aux membres du pauvre hère de gentilhomme. Le badauds assoiffés de sang, giflés par la morsure du vent glacial, se précipitèrent dans la taverne. Ne restaient sur la place qu’un montreur d’ours et son compère. Habitués qu’étaient ces deux-là à supporter telle froidure, ils attendaient le spectacle avec quelque impatience manifeste… Pour une fois qu’ils étaient spectateurs, ils en voulaient pour leur bourse !
(à améliorer & continuer…)