Ma plus vieille compagne, c’est ma jeunesse. Je la garde prisonnière, jalousement. Je la visite souvent, la nuit, en dormant, pour m’assurer surtout de sa fidélité. M’a-t-elle jamais trahie ? Non. Je ne lui en ai pas donné l’opportunité !
Je l’ai rencontrée à l’âge de quatorze ou quinze ans. Je ne sais plus très bien. Tant d’années ont passé, dont il ne reste rien…
Comme moi, elle était insouciante et frivole, faisait feu de tout bois, disait n’importe quoi ! Elle allait et venait, sautillait et dansait, trébuchait quelquefois, mais ce qui nous rapprocha n’est pas là. La magie de notre rencontre est ailleurs…
C’est à ses yeux que je l’ai reconnue. Ils brillaient comme des pépites, et ne regardaient que l’horizon ! Jamais je ne les vis tomber au sol, jamais. Jamais non plus je ne les vis scruter le passé, jamais.
Nous étions faits l’un pour l’autre, je le sentais. Et j’avais raison : le mois prochain, nous fêterons nos noces d’or !
100% bravo !
Belle idée de réponse à l’algocipit !
Je le lis comme un “cri du coeur”. C’est tentant. Mais n’est-ce pas aussi folie que de refuser la sagesse qu’apporte l’expérience de la vie ?