LES OBJETS SONT VIVANTS… : la Couronne

Mon nom est « couronne ». Plus connue sous le nom de Balthazar roi des mages couronné venu d’Orient, pour saluer l’enfant Jésus lui-même couronné d’épines bien malgré lui quand il sera devenu un homme condamné par les juifs.

Mes genoux couronnés lorsque j’étais enfant, n’étaient qu’un avant-goût de la couronne d’épines.

Que nenni des joyaux, des galettes, des épines et du mercurochrome.

Depuis mon plus jeune âge, j’ai rêvé de la couronne sans savoir laquelle me serait attribuée le jour des rois…

Tout dépendait de ma conduite et je me cachais sous la table pour désigner le lauréat.

Je pourrais raconter toutes mes rencontres avec des mâchoires plus dévorantes les unes que les autres.

Mâchoires d’enfants, d’adultes de croquants.

Après une visite chez l’arracheur de dents, me voici implantée de force dans une cavité noire et humide.

Tout ceci m’ayant été tu pour ne point me troubler, je m’attendais à autre chose.

Et voilà pourquoi on dit : » Mentir comme un arracheur de dents ».

Après cette implantation me voilà assaillie par 20.000 bactéries, mais je m’y ferai.

Dans ma caverne il passe tant de goûts et de débris tous différents les uns des autres. Et c’est là que j’ai compris que tous les goûts sont dans la nature : sucré, salé, amer, épicé….

La pire des choses dans ma condition de couronne, est cette molaire supérieure qui se croit effectivement supérieure à toutes les autres. : en vertu de quoi ?

Elle n’est même pas couronnée…

Texte écrit avec quelques résidents d’un Ehpad de la Vienne (c’est notre premier texte !) 

 

 

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