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Un matin, il se réveilla dans un cachot, seul, et sans le moindre souvenir. Il eut beau appeler, hurler, tambouriner sur la porte rouillée aucun mouvement, aucune présence ne se manifesta. Il essaya de se raisonner, de recouvrir un peu de sang-froid et d’analyser la situation. Il regarda autour de lui: la paillasse sur laquelle il avait dormi lui semblait en bon état et ne correspondait pas à ce lieu immonde, à sa situation sordide. Sur le trépied qui faisait office de chevet il découvrit un carnet vierge et un crayon bicolore neuf lui aussi, le verre d’eau à moitié vide était poisseux. Les graffitis sur les murs semblaient récents, les couleurs étaient délavées mais les dessins psychédéliques délibérément modernes. Le sol de ciment était recouvert de traces organiques anciennes et le lavabo était le repaire de cafards, de blattes et autres coléoptères. Son regard balaya le plafond et il s’accrocha à la faible clarté qui sortait de la minuscule ouverture qui trouait le mur comme le ferait une dent saine dans une dentition de pochtron. Il sondait sa mémoire cherchait le moindre indice, l’infime souvenir qui expliquerait son incarcération. Un nouvel accès de panique le propulsa sur la grande porte qu’il martela en puisant dans ses dernières forces. Il se laissa glisser le long du pan de ferraille et se recroquevilla en poussant un cri de bête aux abois.

– Coupez! Très bien François, c’est très bien, on va juste refaire la scène où tu découvres le petit vasistas, il faut accrocher de l’espoir à ton regard!

 

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