Le Grand-duc Bersal, perché au sommet du Chêne de Berlos, observait de son regard perçant le Châtaignier de Loglesho où sa voisine la reine Paxoma semblait en pleine préparation d’une expédition d’importance. Les ouvrières quittaient la ruche par paires et selon un rythme quasi militaire qui ne lui disait rien de bon. Depuis presque un millénaire les deux royaumes forestiers voisins de SylgomBerlos et de SylgomLoglesho s’observaient en permanence, se jaugeaient et parfois s’affrontaient selon les circonstances extérieures et l’animosité personnelle de leurs princes. Cependant il y avait bien longtemps qu’une paix, rarement écornée d’escarmouches, assurait la quiétude des peuples des deux arbres pour le plus grand bonheur de tous. Mais Bersal se voulait un bon souverain et était doté d’un caractère méfiant, c’est pourquoi il avait pris pour habitude d’épier par lui-même les activités de sa royale voisine. Et aujourd’hui il estimait que l’agitation constatée méritait d’être surveillée de plus près. L’habile Tequa, faucon mercenaire, fut alors envoyé espionner discrètement les voyageuses. A son retour, il fit un surprenant rapport :
« Seigneur, la reine Paxoma a entrepris la quête de HeluScyl, la couronne légendaire qui capte les moindres rayons de l’étoile Scyl et assure au royaume qui la possède un éternel printemps. Suite à des rumeurs propagées par des migrateurs les éclaireuses ont suivi une piste prometteuse et il est fort probable que d’ici peu leur recherche aboutisse. »
La révélation plongea Bersal dans une grande perplexité et avant toute autre décision il décida d’aller dans la forêt d’Emeraude, consulter Anténia la Chouette, mémoire des deux royaumes et source de sagesse ancestrale.
Votre texte, que j’ai beaucoup aimé, me fait penser à une guerre des clans où faune et flore se côtoient. J’ai envie de savoir ce que la Chouette, dans sa grande sagesse, répondra.