J’voudrais écrire un slam mais pas sur Paname 
J’voudrais vous raconter cette ville chanmée du Bengal Occidental 
Elle a traversé les siècles sans perdre son âme 
et sous ses airs aux restes coloniales c’est bel et bien une capitale 

À l’ombre de ses grands arbres, au détour des ruelles, 
jouant des coudes dans ses marchés bondés 
tu comprendras vite sa singularité. 

Je voudrais vous parler de cette cité au rythme tranquille si souvent décrié 
Arrête-toi prends un cha, c’est l’heure de l’adda 
Ici aussi on aime refaire le monde entre camarades, 
Ici aussi la politique nous a laissé en rade. 

Au rythme de ses luttes et de ses transformations sociales 
Dans la pénombre de ses monuments, entre les lignes de ses auteurs 
Il reste cet amour des belles choses et du mot bien pensé 
Qu’ils soient dit en prose ou en vers rythmés. 

Vas traîner dans le nord, sur les trottoirs chargés de boutiques encombrées de street food pimentée. 
Les quartiers populaires sont souvent délaissés, trop bruyants, trop bondés pas assez aérés. 
Dans cette effervescence on est souvent paumé, il faut juste se laisser emporter. 
Résister est inutile le courant est trop fort, lutter est impossible ce serait trop d’effort. 

La sueur coule dans ton dos, tu ressembles à un momo 
La torpeur des après midi de mousson t’envahit, assis sous le clac clac clac de ton ventilateur
Le corps épuisé, tu laisses ton esprit s’abîmer dans la chaleur et l’humidité. 

Et quand novembre arrive la cité transformée s’habille de lumière 
Sa population gonfle jusqu’à la faire éclater, on s’enjaille à marcher sous les arches pailletées  des pandals illuminés. 

J’voulais écrire un slam pour cette vieille dame…

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