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Chère @potentillejaune,

J’ai bien reçu votre courrier et je vous remercie de m’inviter sur votre Éminente Montagne.

La photo que vous avez joint dans l’enveloppe témoigne en effet de son impressionnante beauté et votre description est époustouflante de poésie.

Cependant, je ne vais pas tourner autour du pot ni y aller par quatre chemins : j’ai moi-même MA propre montagne, beaucoup plus modeste, certes, mais c’est la mienne, celle de mon enfance. Elle ne scintille pas de mille cristaux puisqu’elle ne culmine qu’à environ 2000 mètres ; mais pour moi, elle est un trésor. Je l’ai gravi plusieurs fois, à différentes époques de ma vie, avec toujours le même bonheur. Je l’appelle « mon petit Cervin ».

Nous démarrons la randonnée au milieu des champs fleuris. Puis nous rentrons dans une forêt pleine d’odeurs de feuillus, d’épicéas et d’herbes humides cachant des fraises des bois que nous cueillons au passage et chaque fois, nous éclatons de rire à la vue de nos frimousses toutes barbouillées.

Et le sommet, il faut le gagner ! La dernière partie de la ballade est faite de caillasses en pente raide qui nous fait reculer à chacun de nos pas. A mi parcours, une source nous offre une eau fraîche et pure qui s’échappe dans l’herbe et fait frissonner des myosotis sous des larmes de rosée.

Alors, ma chère amie, vous aurez beau rouler des mécaniques avec vos sommets grandioses et enneigés, j’ai le regret de décliner votre invitation. Ma montagne ne supporterait pas que je lui préférasse une autre plus majestueuse qu’elle. Elle a sa petite fierté.

Je vous demande de ne pas me tenir rigueur de ma décision.

Bien amicalement,

@melanie

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