Ma vie au poil ! @melanie

– Tout d’abord, une petite devinette : je pique, je saute et je squatte ? Qui suis-je ?

– … ?

– Vous ne trouvez pas ? Alors un autre indice : je suis minuscule et je suis mal aimée

– Une puce ! Oh ! La sale bête !

– Voilà ! C’est gagné ! Je vais vous raconter mon histoire :

Je suis née, bien au chaud, dans une couverture. Dans ma plus tendre enfance, j’avais déjà une prédisposition pour le luxe. Il me fallait trouver un squat très « classe ». J’étais dans une maison cossue, comme si la bonne fée des puces s’était penchée sur moi le jour de ma naissance. Un superbe lévrier afghan, aux longs poils soyeux me fit rêver. Je partis en visite de reconnaissance chez ce bel animal … puis décidai de rester dans ce paradis de douceur. J’allais pourtant apprendre la vie et ses vicissitudes.

Bien tapie dans la douce toison, je sens, un jour, une petite piqûre (le comble pour une puce !). Je comprends vite qu’il s’agit d’une séance de toilettage en règle avec le peigne manié d’une main ferme et experte par la maîtresse des lieux. Mais les inconvénients de ce chien ne s’arrêtent pas là. Il adore passer sous le jet d’eau. Là, je dois m’enfoncer au plus profond de la fourrure et m’agripper. Je déteste l’eau. Si vous saviez combien de désagréments il faut endurer pour continuer à vivre dans le luxe ! Mais à ce moment là, je suis loin d’imaginer le pire.

Je m’obstine, me prélasse et me nourris dans cet univers moelleux. Jusqu’au jour où j’entends un drôle de bruit et sens une odeur désagréable. Je tousse, j’étouffe et m’affaiblis. Je file dans les plis de la couverture pour respirer. J’en profite pour pondre quelques œufs au passage. Puis les vapeurs assassines se dissipent. Je retourne à mon squat laineux à souhait !

Mais je dois prendre une décision. Le luxe est un dangereux penchant et j’ai bien failli trépasser. Et bien, figurez-vous que c’est mon lévrier qui m’a aidé. Il y a quelques jours, il s’enfuit du domaine et rencontre un ami dans la campagne. Aucune hésitation : je saute sur ce chien errant et m’enfouis, un peu surprise d’une telle différence d’ambiance. Je quitte un nid douillet pour un repaire un peu négligé. Il faut que je m’habitue à son odeur rustique mais je ne cours plus aucun danger. Adieu ! Luxe douceur et volupté ! Bonjour la vie rurale et la tranquillité !

Et puis je vous rencontre, Madame. Je tente l’expérience ! A moi de nouveaux horizons !