Mélodies de la vie
Au sein d’une famille, chacun prend sa place. Des relations profondes et invisibles se tissent, valsent à l’infini. S’en échappe une composition de mélodies, toutes plus belles les unes que les autres, parfois orageuses, plus rarement dangereuses, souvent étonnantes, toujours nourrissantes, idéalement réjouissantes. Tel un ingénieux puzzle dont les pièces se forment et s’emboîtent pour exister ensemble, les personnalités se positionnent, les caractères s’affirment, les envies bouillonnent, les frottements s’exaspèrent, les rires s’époumonent, les jalousies tiraillent, les projets jaillissent, les yeux s’ouvrent grands sur le monde autour. Quand les tristesses sont partagées, les joies sont décuplées : tout se nourrit de l’autre.
Dans la canopée familiale, les richesses sont illimitées et sources de singularités. Les destinées sont inévitablement influencées par ces musiques improvisées et subtilement structurées.
L’aîné en toute liberté choisit d’être l’artiste du clan. À travers les yeux du plus petit, il incarne le super-héros, prêt à ouvrir ses bras au moindre embarras. Le cadet, ce bien heureux, malléable et joyeux par nécessité, fraye son délicat chemin entre les deux, en grand sportif olympien. Il apprend par la vie que charité bien ordonnée commence par soi-même, que l’on ne peut reprocher aux autres ses tracas et ses peines. Le benjamin, habitué aux « déjà-occupés », trace son destin autrement, zigzague et se cherche désespérément. Toujours trop gâté, depuis la fenêtre des grands, il encaissera pourtant bien d’autres tourments.
La fratrie, tel un funambule sur un fil, regarde droit devant et prend son élan, sous l’aile bienveillante des parents. Comme un habit déchiré ne va pas avec des boutons d’or, chacun prendra soin de cultiver le jardin. Quand l’un trébuche, l’autre lui tend la main. Les courants, les déséquilibres – chaque instant tout est mouvement, l’imprévisible tempo de la vie incite à se relier vers demain.
J’ai beaucoup aimé la canopée familiale. Ces grands arbres qui poussent vers le ciel tels une famille naissante et en devenir. Très beau texte.
Cette jolie partition familiale vous donne de transformer avec bonheur cet Algoverbe. J’aime tout particulièrement le préambule et votre utilisation des séries d’adjectifs et de verbes.
Comme j’ai aimé ! Je suis aussi très touchée par cette canopée familiale… très jolie lecture 😊
“la fratrie funambule” … belle définition ! recherche constante de l’équilibre
bravo pour ce texte
Whaoo ! Quel beau texte ! Ou plutôt : quelle belle image d’un idéal familial ! En plus, c’est très poétique (c’est plein d’allitérations, toutes à propos). @Rosa Louve : vous me feriez presque aimer la famille !
(sans parler de votre magnifique combinaison des contraintes…)
Familles, je vous aime; quel texte bien articulé autour de ce qui unit et de ce qui sépare!
J’adore. On déroule subtilement ce qu’est une famille comme une partition. On peut même entendre les “couacs” et les grands élans. Superbe !