Effi Pasolo

Bonjour,

Je suis en train de déménager, et encartonner des affaires que je traîne depuis longtemps.

Je suis retombée sur des lettres que je n’ai jamais envoyées,

sur des poèmes jamais susurrés

sur des ébauches de pièces jamais achevées

Ces textes empilés dans leurs boites à chaussures m’ont fait chaud au cœur : à 40 ans, maman solo, en lutte permanente contre l’anthropie, pessimiste pleine d’humour, je ne sais plus trop qui je suis dans ce monde. Et  hier, agenouillée entre les cartons, ces cahiers et lettres à la mains, c’est comme ci je  me rencontrais, moi, il y a vingt ans.  Comme si je me retrouvais. Comme si ‘entendais à nouveau ma “voix”.

Mon quotidien,  ma précarité, les expériences douloureuses, activent sur mon esprit une forme d’ anesthésie, ou d’antalgie, dont je pense dépend ma survie. C’est ce qu’on appelle vulgairement la charge mentale. Et j’ai parfois l’impression de traverser la vie sans la voir. Le temps fond comme une glace, et j’ai besoin de m’arrêter, de m’extraire de cette glu, et de regarder les nuances, les chatoiements, d’écrire les gens, la vie, les sentiments. Comme avant, quand vivre avait un goût d’aventure aux milles et une épices.

Je ne sais pas encore avec quelle régularité, ni quelle audace je vais m’impliquer dans ce site, mais j’espère y trouver un espace ressource et ludique,  et une communauté bienveillante, drôle et exigeante!