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Et le clochard apathique se lève à regret de son banc public. Il titube. La foule l’entraîne dans la bouche de métro comme dans un aspirail jusque dans le ventre fournaise des longs couloirs obscurs. Bousculade dans les escaliers.

Ce conglomérat de corps humains s’engouffre pour un trajet d’enfer. Le clochard est jeté par terre. L’enfant moqueur prend son harmonica et joue « la mère Michel », la concierge du quartier, celle qui a délogé le clochard de son banc. La mère Michel est en colère et le clochard, toujours par terre. Les visages dégoulinent. L’air irrespirable empeste la sueur, le métal chaud et les relents de repas. Les barres d’appui sont poisseuses. Les gamins pleurent. Les parents grondent. Les rails grincent. Les oreilles sifflent.

La foule se déverse quelques stations plus loin et tout recommencera le lendemain.

Et le clochard est toujours par terre dans l’insouciante sérénité d’un état comateux. 

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