Il ferait pleurer la lune, et tous les chats du quartier, tant il joue mal. Mais, dès qu’il s’adosse à moi, dans une pose suggestive d’artiste bobo, pour entonner son air de jazz un peu mélo, l’homme au saxo met le tout Paris à ses pieds. C’est grotesque, et je me rends bien compte de ma responsabilité dans ce cliché.  Mais que voulez vous que j’y fasse. Dès la première note, je peux presque apercevoir le chat noir du cabaret marcher sur une traînée de nuages s’étirant vers l’astre rond. Un saxophoniste et votre serviteur…. et tous les amoureux s’embrassent sous la nuit parisienne. 

Attention, j’ai ma part dans le cliché mais pas que… Retirez le saxo, positionnez une femme en tenue légère et vous verrez. Le rendu n’est plus le même!

Voyez ce chien… il vient me renifler le pied tous les matins à l’heure de sa balade. Il me respire, lève la patte, avec un air affairé, pour me jeter quoi? trois gouttes d’urine.. mal visées…

Je ne suis pas plus pour le canidé qu’un arbre en bord de route,  sorte de faire valoir du fait qu’il est passé.

De quoi vous conviendrez, garder humilité.

Je crois que ma fonction première est de mettre en lumière les scènes de vie des passants, qu’ils soient humains ou bien canins.
Je les porte, je les supporte, je les sécurise… j’avoue que je suis assez fier quand j’y pense… je suis lampadaire. 

5
0
L'auteur-trice aimerait avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x