Tu dors : voici venir les clartés du matin

Je glisse de sous le drap, qui n’est pas de satin 

m’échappe de notre chambre pour descendre au jardin

Y boire mon café chaud, en épiant les voisins.

 

L’enjeu est important, je touche là au bonheur

Instant de pur délice, égoïsme salvateur 

Dispose et reposée, je plonge toute entière

dans le monde préservé de la nature première… 

 

Première en mouvement, dès le lever du jour

Avant que ne surgisse le bruit qui nous rend sourd

à la beauté du temps suspendu du matin, 

Avant que ne prennent place, trop de place… les humains.

 

Sur l’arbre, trois écureuils jouent sans discontinuer ,

Les oiseaux chantent  forts, je suis sur le trajet

d’un vol quotidien de canards sauvages qui passent d’un étang, à celui d’à côté .

 

Qui se soucie de moi dans ce tableau vivant?

Personne, je suis tranquille, témoin nullement gênant…

 

Allons, ne sois pas bête, aucune jalousie

Les voisins sont à poils, mais restent convenables.

Et ceux qui sont à plumes ont déjà trop donné 

A en croire le toucher moelleux de l’oreiller!

 

Ce moment est parfait. Je le goûte, je le vis.

Et pour ne rien  gâcher,  tu dors.

 Merci 

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