Hommage à toi, vieux moine bénédictin.

Sur la route qui monte, étroite et aride, jusqu’à Dieu, tu as fait long chemin depuis tes vœux prématurés.

Copiste talentueux, tu œuvrais jour et nuit entre les offices, dans le silence de ta cellule ou de la salle capitulaire.

Les frais pigments du sol et des plantes tes amies remplissaient tes palettes pour nourrir de volutes et de capitales enluminées les parchemins soigneusement apprêtés.

Chaque page était un psaume, toute lettre prière.

Tu méprisais le corps futile, car c’est l’âme qui se lève dans la rosée du jour ou d’un quartier de lune qui avait tes faveurs.

Ta plume peu à peu s’est tue, une simple vie connaissant fatigue et usure.

Tu es mort au petit matin, dans ta centième année, sourire paisible aux lèvres et bréviaire à la main.

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