Lui
Petit gnome deviendra troll. C’est le nec plus ultra de l’évolution.
Et le gentil devint furieux. Le petit nez de travers devint crochu.
Propulsé sur cette terre sans l’avoir voulu, il a hurlé son énervement, sa lassitude et sa désespérance. Mal accueilli. Abandonné trop tôt par ses adultes à lui, ses cœurs qui le lâchaient quand il les désirait. Quand il les voulait si fort, ces câlins jamais reçus, ces attentions, ces regards… Pas d’écoute. Des ordres. Désordre intérieur.
Confiance brisée. Méfiance. Le blanc-bec se transforme en frimeur. Roule des mécaniques. Se cache derrière la chanson du rossignol. Jolies plumes, douceur et fausse liberté. Songeur, il repasse ce demi-siècle et se sent encore si petit, si vulnérable.
Ne l’avouera jamais.
Alors il prend sa colère, son regard noir et ses mains puissantes, et il l’étrangle. Lentement, avec opiniâtreté. En la regardant dans les yeux, en lui hurlant dessus. Son visage plaqué sur le sien. Son corps pesant sur le sien.
Le troll est très, très fort, maléfique.
Et quand elle est à bout de souffle, il part désespérer sur lui-même.
Elle
Petite gnome deviendra troll. C’est le nec plus ultra de l’évolution.
Et la gentille devint folle. Le petit nez rond devint crochu.
Propulsée sur cette terre sans l’avoir voulu, elle a hurlé son énervement, son éloignement et son ennui. Mal accueillie. Délestée trop tôt par ses adultes à elle, ses cœurs qui la trahissaient quand elle les croyait. Quand elle les voulait si fort, ces mots jamais reçus, ces attentions, ces regards… Pas d’écoute. Des ordres. Désordre intérieur.
Confiance brisée. Distance. La blanche colombe se transforme en mur. Se cache derrière le souffle du vent. Formalités, diktats et enfermement. Songeuse, elle repasse ce demi-siècle et se sent toujours si petite, si vulnérable.
Ne le cachera jamais.
Alors elle prend sa colère, son regard noir et sa gorge douloureuse, et elle se défend. De tout son corps, avec violence. En le regardant dans les yeux, en lui hurlant dessus. Son visage loin du sien. Son corps éloigné du sien.
La troll est très, très malade, maléfique.
Et quand il est à bout de souffle, elle part pleurer sur elle-même.
Où, nous emmenez vous,Weya, dans cette bien sombre et subtile différence. Je vous suis, mais sur l’autre rive , celle qui n’est pas à l’ombre de cette paroi si froide .
Je vous emmène d’où je viens et d’où je suis en train de repartir transmutée. Vous avez bien raison de d’être sur l’autre rive, celle de la lumière.
Comment osez vous, c’est votre propre déraison qui vous y a amenée et nul ne part de ce rivage sans y être parvenu, il vous reste encore un temps, pour que ce troll qui n’est autre que la partie sombre de vous même, n’est absorbé toute votre noirceur et il se meurt, bientôt.
la transmutation, en somme
En fait, mais ce n’est que mon imaginaire, son apparence n’est qu’illusion et elle perdure tant qu’elle ne s’est pas réparée, ce coté de la rive si froide, s’appelle la rive des parias . quand toute sa noirceur l’aura quittée elle se verra t’elle qu’elle est vraiment. Mais c’est votre texte ..
mon idée était de vous entrainer dans une suite croisée …