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Bien décidée à construire une villa sur la grande colline ensoleillée, Elodie, 30 ans, vendeuse, fait appel à un architecte pour élaborer les plans de sa future maison.

Son époux, Georges, 35 ans, mécanicien, peu enclin à s’impliquer dans ce projet la laisse gérer.

Jérôme de Courteville, architecte de renom, calcule déjà quel bénéfice il va tirer de ce projet puisque les clients semblent crédules face aux implications nécessaires à cette réalisation et il a tout son temps pour gérer.

Après avoir indiqué à l’architecte leurs souhaits et transmis croquis, photos prises sur le net, surfaces et budget prévu, Elodie et Georges espèrent recevoir rapidement un chiffrage et des plans.

Deux mois plus tard, sans nouvelles de l’architecte, Elodie le contacte par téléphone : ce dernier va la rappeler « dans la semaine ».

Le banquier des deux protagonistes attend les montants de leur future construction pour étudier le dossier de prêt et informer les clients des possibilités d’emprunt selon leur situation.

Elodie commence sérieusement à s’impatienter, Georges nonchalamment travaille sans stress dans son petit garage.

Après une dizaine de contacts infructueux auprès de l’architecte durant plusieurs mois, Elodie furieuse envoie un mail directement à la direction du cabinet : Jérôme de Courteville commence à lui taper sur les nerfs !

Le vide complet, toujours aucune réaction, pas de réponse : De guerre lasse, après six mois de réclamations, Elodie et Georges abandonnent leur projet .

Suite écrite sur le conseil de Gigi22 sans contrainte imposée

Un an plus tard,

Élodie et Georges sont déprimés de devoir continuer à vivre dans leur logement exigu et sombre au loyer exorbitant. Ils reviennent sur leur décision et contactent mon cabinet pour leur projet de construction.

Ravie de pouvoir m’investir dans l’élaboration des plans et chiffrages de leur « futur bébé », je prépare minutieusement le dossier pour un premier contact dans un mois.

Sur ma table à dessin, crayons, règles, compas, gomme et instruments spécifiques dansent une valse effrénée. Les plans terminés, j’envoie toutes les demandes de chiffrages auprès des entreprises qualifiées avec lesquelles je collabore.

Voilà ! Tout est prêt pour mon rendez-vous avec le couple. Dès que l’achat du terrain dans mon lotissement sur la colline sera signé : nous pourrons déposer le permis de construire après la validation du contrat par Élodie et Georges.

Ces deux jeunes bien sympathiques aux revenus modestes me plaisent bien. En ma qualité de Maitre d’œuvre pour cette construction je vais appliquer le barème d’honoraire le moins élevé du marché.

Le jeune couple approuve mes plans et chiffrages après quelques modifications notoires que je m’empresse d’appliquer.

Six mois viennent de s’écouler : le terrain a pu être acheté et le permis de construire est validé. Je me réjouis de voir le sourire radieux éclairer les visages d’Élodie et Georges.

Victoire pour eux !

Début mai, mon terrassier va pouvoir débuter les travaux sans tarder. Déjà sur place, les entreprises du bâtiment occupées à la construction du lotissement m’assurent pouvoir enchainer les travaux de la villa d’Élodie et Georges.

Je me rends sur place tous les matins en ma qualité d’architecte maitre d’œuvre : Avant de me rendre au cabinet, j’apprécie le ronronnement des pelleteuses à pied d’œuvre, les camions de livraison de matériaux, la grue imposante à vingt-cinq mètres de haut, les ouvriers organisés qui réceptionnent, préparent, installent.

Trois mois se sont écoulés et, le sourire triomphant aux lèvres je me rends chez mes clients pour leur annoncer que « demain leur villa sera hors d’eau hors d’air ». La semaine prochaine, les autres corps de métiers pourront débuter les travaux d’intérieurs.

Élodie trépigne de joie, son élocution devient euphorique. Georges, toujours réservé, m’envoie un sourire discret m’indiquant qu’il faisait confiance à sa femme pour les choix dans la maison. Deux femmes ensemble : nous allons bien nous entendre et gérer au mieux !

Enchantée de pouvoir m’impliquer plus personnellement dans ce dossier de construction, je regarde le visage triomphant d’Élodie avec laquelle j’ai noué des liens d’amitié.

Nous nous mettons en quête des couleurs de faïences, carrelages et peintures telles des adolescentes rayonnantes de bonheur.

Le chantier avance à une vitesse impressionnante : les entreprises sont gagnées par notre engouement féminin porteur. Probablement la maison pourra être livrée avant les quinze mois annoncés préalablement aux clients.

En ce début mai, le soleil étincelant envoie une onde de douceur sur mes épaules d’architecte.

Après un an de travaux, je suis ravie de venir annoncer à Élodie et Georges qu’ils pourront déménager dans un mois.

Leurs yeux pétillants se croisent, leurs mains s’enlacent chaleureusement, leurs sourires malicieux complices guettent ma réaction et c’est alors que Georges sort de sa timidité, prend la parole et annonce :

« Grâce à toi notre rêve se concrétise enfin et notre future petite fille portera ton nom ! »

 

 

 

 

 

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