Vous étiez des enfants de tout juste quinze ans,
Tumultueux errants, papillons turbulents,
Vous cherchiez quelque chose au-delà de la prose,
Dans l’enceinte morose du lycée Mermoz.
Tu m’avais remarqué, tu m’avais observé,
Tu t’étais approchée et tu avais osé !
Rougissante déjà, c’est à tout petits pas
Que ton amour pour moi enfin tu me livras.
J’avais eu peur, je crois, de cet aveu sincère.
Ce que tu m’offrais là semblait tomber du ciel,
Avait un goût de miel… dont je craignais l’amer.
Tu étais une enfant de tout juste quinze ans,
Et moi j’avais cent ans, ne comptais plus le temps.
Un peu comme l’Enfer, bien trop providentiel…
Voilà ce qui arrive quand Guillaume tutoie le romantisme : un très beau sonnet dans les règles de l’art.
Sourire. Merci Mélanie. C’est vrai que le sonnet n’est pas mon fort. Je le découvre, à vrai dire. Je trouve fascinante cette accélération quasi automatique du rythme… Quoiqu’on fasse, la structure (4/4 puis 3/3) imprègne le poème de ce mouvement… On est soi-même (l’écriveur quoi, s’agissant de moi…) entraîné par lui. Fascinant.
D’avoir lu un si beau et délicat poème, je demeure sonnée.
Du rythme, du subtil, des émotions qui se dévoilent…
J’aime beaucoup.