Au fond de la vieille malle poussiéreuse du grenier,
Je repose paisiblement depuis cinquante ans.
Mon coussin douillet de lettres d’amour parfumées
S’est délavé et avachi avec le temps.
Une grande écriture cursive couchée à la plume
S’étale élégamment sur chacune de mes pages.
Joyau très précieux malgré mon petit volume,
Je suis le garant ultime d’un illustre lignage.
Dans les années de guerre et les moments d’angoisse,
Je fus troué cousu sous un tissu rugueux,
Malmené et corné telle une vulgaire liasse
Par des mains étrangères au contact visqueux.
Lors de cérémonies familiales émouvantes
Mon costume de cuir gainé avait fière allure.
Posé sur un velours de couleur amarante
L’invité appréciait ma douce dentelure.
Ce matin je fis un bond de stupéfaction :
Une main frêle m’a saisi avec fébrilité.
Dans un petit gloussement de satisfaction
Joséphine l’aïeule me brandit tel un trophée !
C’est le carnet de famille? Quelle excellence dans la mise en forme!
Oui on l’oublie parfois mais la nécessité nous rappelle à l’ordre…
J’aimerais beaucoup trouver un si beau témoin des racines familiales dans une vieille malle …
Oh que c’est beau… les petits trésors qu’on retrouve…
merci @Ma Pie et @Enlil Enki pour votre lecture et vos appréciations qui m’encouragent pour l’écriture et l’amélioration de mes textes
Oui, j’aime beaucoup aussi.