De ce pays lointain

Plus d’un millier de fois j’ai rêvé ton retour
De ce pays lointain où tu t’en es allé
Plus d’un millier de fois, tant d’années ont passé.
Cette nuit je t’attends comme au tout premier jour.

Tous tes amis sont là, sur le quai de la gare
Sous les lampions, devant, ta fille et moi si fières
Des bouquets plein les bras, ce pourrait être hier
Impatients de te voir, derrière, la fanfare.

Banderoles et fleurs sont pour toi mon amour
La musique est joyeuse, et le vent doux nous grise.
Arrive le grand soir, tu reviens sous la brise
De ce pays lointain, ça y est c’est le retour.

Le train s’annonce enfin, dans un fracas de fer.
Avec dedans ma main celle de notre enfant
Qui court à mes côtés car elle aussi t’attend
Je me mets à voler, je m’élance dans l’air.

La machine s’arrête et je passe mon tour
Notre fille est si leste à sauter à ton cou.
Un instant de tendresse et nous oublions tout
De ce pays lointain, de ce chagrin si lourd.

J’ai rêvé ton retour, mille fois j’ai saigné
Que ce ne fût pas vrai, que ce ne fût qu’en songe !
Mais ce matin je ris, je ris de ce mensonge
Car si ce n’est qu’un rêve il est beau à pleurer…

Et j’ai assez pleuré d’en rêver chaque jour
Ce matin c’est la fin de ce conte à rebours.
Tu ne reviendras pas je le sais mon amour
De ce pays lointain, d’où il n’est nul retour.

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