As I was the youngest pretendant
She had a smile to dwell on year,
Through the glad day and the summer land
She touched me by the low flower near.
***
Comme j’étais le plus jeune prétendant
Elle eut un sourire et s’attarda un temps
Et par ce jour heureux, cette terre d’été,
De la fleur la plus proche, elle m’offrit le baiser.
POÉSIE EXPÉRIMENTALE
Le premier quatrain est composé avec une IA ; j’ai créé seulement le premier vers, l’IA a proposé les suivants (parmi d’autres), mais je les ai parfois modifiés.
J’ai ensuite essayé de traduire (l’esprit du poème) en français (en vers libres)
Ah oui, j’avais choisi Emily Dickinson comme “muse”.
L’IA (de Google) est là : https://sites.research.google/versebyverse/
Qu’en pensez-vous ? Vos réactions m’intéressent 🙂 Diriez-vous que c’est de la poésie ? (surtout en anglais…) Merci!
Incroyable ce site! J’ignorais que cela pouvait même exister. Je crois qu’il s’agit bien de poésie. En anglais , comme en français… avec une préférence pour le français qui pour moi est doté peut-être de plus d’intentionnalité dans les mots choisis pour la traduction.( mais c’est aussi parce que je ne suis pas une très grande anglophone😉)
Cette “intentionnalité” que vous mettez en amont du choix des mots, tout est là, j’espère. Mais je vous avoue que la puissance de cette IA “expérimentale” m’impressionne…
Regardez @Ma Pie, je n’ai réellement (et souverainement) écrit que le premier vers, ET, l’interprétation de “cottage” en “les Maures” :
J’observe les fourmis qui me disent ma solitude
Elles éclairent mon cœur d’une saison de doutes ;
S’y ajoute le trouble que distille le Néant,
Le soleil, pourtant, se lève sur les Maures.
Avouez que l’IA a fait beaucoup plus de travail que moi, non ? La question reste : est-ce de la poésie ? Honnêtement, j’aurais tendance à dire oui. Sans me flatter d’ailleurs, puisque je ne l’ai pas écrite 😉
j’aurais également tendance à dire que c’est de la poésie. J’aime assez l’idée d’un « travail d’équipe » avec l’IA… cela ne nous retire rien, bien au contraire. Tant que l’IA ne perçoit pas la poésie à notre place, pourquoi pas!😊
J’ai essayé. J’écris en français, l’algorythme me sert une rime … en anglais. C’est un peu de la mécanique …un puzzle … et mon anglais est nul. Non. Je préfère la démarche d’AlgoMuse. Un vers nous inspire un univers et on le noie dans le nôtre.
Mais toi qui maîtrise les deux langues, bravo pour ce que tu en as fait. Je mets 10 coeurs bien sûr
Notre démarche est algorithmique ma chère amie. On pourrait presque dire “arithmétique”. L’IA n’est pas partie. Et ce pour deux raisons : 1) l’IA n’est pas, techniquement, maîtrisable par un individu (il y faut, a minima, un groupe d’individus diversement qualifiés…) ; 2) notre choix “philosophique” est humaniste : l’Homme est au centre : pas la machine.
Cependant, ne pouvons-nous apprendre de l’expérience d’apprentissage de la machine ?… Que risquons-nous d’essayer ?
“Fabriqué” exactement de la même manière (seule différence, je pars de Robert Frost), j’arrive à “ça” (et franchement, cela m’interpelle…) :
Watching the ants I feel my loneliness
Lighting my heart with a season of doubt;
Comes the last trouble from the emptiness
The sun with a little cottage comes out.
J’observe les fourmis qui me disent ma solitude
Elles éclairent mon cœur d’une saison de doutes ;
S’y ajoute le trouble que distille le Néant,
Le soleil, pourtant, se lève sur les Maures.
Pourquoi les Maures?
Je vivais alors au fond d’une vallée au pied des Maures… (pas d’autre “cottage” sous la main…)
Je définis la poésie comme la musique des mots ordonnés à une intention de communiquer un message. C’est une définition toute personnelle et de surcroît je pratique très peu la poésie.
Si je comprends bien, l’intention première du message est dans “l’échantillon” qui sert de starter à la production I.A. . Partant de là je peux apprécier la musique des mots que génère l’algorithme indépendamment du sens, mais ce sera poésie, pour moi, si je peux donner sens au texte généré au delà de cette musique. Suis-je claire ?
Que voilà donc un exercice difficile que de s’expliquer là-dessus !
Mise en pratique : dans vos deux expérimentations j’entends cette musique et je peux donner sens aux phrases, c’est donc poésie si j’en crois ma propre définition.
Pour ce qui est de la version anglaise je ne me reconnais pas assez de compétence en ce domaine pour répondre, désolée !
Merci de votre contribution Ange lune 🙂
Elle appelle à réflexion. J’essaierai d’y répondre sur le fond. Dès que possible.
Je vais juste, pour l’instant, répondre sur la forme :
“…l’intention première du message est dans “l’échantillon”“: oui. L’IA propose une suite en regard de la première proposition qui lui est faite, en mettant cette proposition initiale de l’utilisateur en perspective dynamique (si l’on peut dire) de ses “connaissances” (sa base de données en réalité). Jusque là, on ne parle que d’algorithme (à l’instar de l’AlgoScriptor).
C’est donc bien l’utilisateur (le joueur ?) qui pré-détermine le poème. J’irais presque jusqu’à dire : “qui l’écrit[déjà]”.
“Partant de là je peux apprécier la musique des mots que génère l’algorithme indépendamment du sens…” : mais bien sûr, toute musique n’est pas poésie, et vous continuez avec “…ce sera poésie, pour moi, si je peux donner sens au texte généré au delà de cette musique…“.
De mon côté, je dirais presque “en deçà” de cette musique ; ou en amont, de cette musique…(Pensez à “L’ode à la joie” de Schiller et à la 9ème…).
C’est vrai qu’il s’agit d’une question difficile. C’est toute la question de l’éthique de l’IA qui se pose à nous…
Je n’ai pas plus de réponses que vous, je réfléchis…
Quand je vois (…) les capacités de cette IA expérimentale que Google nous propose d’enrichir (donc, implicitement de développer nous-mêmes…), je suis d’abord TRÈS méfiant, et finalement : JE JOUE ! (le jeu ?)
Ayant joué une partie, puis une deuxième, puis… une énième – n’étant moi-même qu’une infime quotité d’humanité –, j’aurai créé la puissance de cette IA. Qu’advientra-t-il alors de nos belles définitions (de la poésie) ?
Entièrement d’accord avec vous. La musique est indispensable dans la poésie. Elle sublime l’intention et l’émotion. Et j’attendrai Google in french pour continuer l’expérience …
Je suis quand même assez impressionnée par la traduction (suis quasiment trilingue français / breton / anglais et traductrice moi-même). J’ai du mal à croire qu’elle provienne d’une IA.
Pouvez-vous m’expliquer la démarche?
Non, l’IA ne traduit pas. Ni moi vraiment d’ailleurs… C’est plutôt, comme je l’écris dans l’explication sous le texte, que j’ai essayé de traduire “l’esprit” du “poème” créé par l’IA.
Autrement dit, la démarche procède autant d’appropriation/adaptation que de traduction à proprement parler ; quitte à changer le sens (ce qui est le cas avec “The sun with a little cottage comes out.” que j’ai “traduit” plus bas par “Le soleil, pourtant, se lève sur les Maures”.…I)
Ah, ok, je comprends mieux, merci!
En ce qui me concerne, j’ai une intelligence plutôt de type artisanal et rustique qui me fait parfois peiner avec les mystères du binaire.
Mais oui, je trouve les deux textes très beaux et je n’aurais pas imaginé que le premier émanait de l’IA.
Quant à la traduction, c’est toujours un peu une réécriture, parfois très complexe en poésie.
Quant on a la chance (cela m’est arrivé) de pouvoir travailler avec l’auteur, cela aide, mais sinon il faut jongler avec de multiples paramètres liés aux particularités de chaque langue, de ce que l’on ressent et comprend du texte tout en sachant que l’écrivain n’y avait parfois peut-être pas mis la même intention.
Les premiers temps, j’avais l’impression d’un vertige, d’une plongée en apnée.
Surtout en breton car la syntaxe (à la fois très rigoureuse et très souple) implique que l’on mette en premier dans la phrase l’idée, le message primordial, qui est très rarement le sujet.
C’est idéal pour la poésie mais cela donne d’autant plus de possibilités de divergences dans les options de traduction.