Au delà des regards, victimes en grand désespoir,
sentent le même rut mordre leurs corps, ce soir.
Violeurs avides en pleine déroute, votre cruauté débute
et sous l’emprise du mal, vous vous faites bruts.
Et quand disparait cet horizon vulgaire,
vous retournez fiers auprès de vos pères.
Comment justifier ce chaos dans vos mémoires,
avec des morts, dans vos armoires.
Whaoo! Maguy : GÉNIAL ! “Sublime”, dirais-je en langage littéraire…
Ce texte, ces mots, ne sont qu’émotion ! “Sensation”, “ressenti”, comment dire ? “vécu” ?
C’est à mes yeux pure poésie.
“Poésie réaliste”, s’il en est, et s’il en est : vous en êtes (et modestement je le crois, “qu’il en est”…).
(Vous déclarez dans votre profil que vous acceptez les critiques publiques… Je vous en soumets une en toute amitié… qui ne saurait évidemment vous obliger.)
À la place de “tels soirs”, j’aurais choisi “ce soir” ;
et surtout, à la place de “vous vous êtes faits bruts”, j’aurais choisi : “vous vous êtes faites brutes” pour signifier leur insignifiance en regard de leur propre perception/conception (et la leur seule…) à ces immondices de l’humanité… en les ramenant à incarner eux-même la féminité qui les terrorise tant!
Bonjour Guillaume et merci beaucoup pour votre message.
J’ai corrigé “ce” par “ces” car malheureusement plusieurs soirs de suite ces hommes ont abusés des femmes.
Pour l’autre de votre proposition, je ne me retrouve pas. Il est vrai que cette phrase m’a posé interrogation, je n’arrivais pas à trouver le “bon sens”. Après re….re….réflexion j’ai opté pour “et sous l’emprise du mal, vous vous êtes faits bruts”. Qu’en pensez-vous ? Cela a-t’il plus de sens ?
Hello Maguy !
Merci de votre réponse 🙂
Pourquoi pas : “quand sous l’emprise du mal, vous vous faites brutes” ?
Je m’explique : premier avantage, “vous vous êtes faits bruts” est le seul usage du passé dans votre poème → cela “casse” un peu le rythme (mon point de vue, hein ?) ; deuxième avantage : vous introduiriez ainsi la dimension féminine dans le bourreau (sans le problème de grammaire qu’eût entraîné ma première proposition). Quant à “quand”, il me semble qu’il fluidifierait davantage, mais bon…
“Ces” soirs ou “Ce” soir ? Moi je préfère “ce”. Il me semble que “ces” appelle à une précision (ex: ces soirs-là, ces soirs de ceci ou cela, etc.), alors que “ce” se suffit à lui-même. Et comme il est à la fois précis et général, on peut, comment dire, le “voir” un peu comme chaque soir! En plus (toujours de mon point de vue), un crime si odieux l’est déjà si totalement (odieux) que sa répétition, hélas pour les victimes, ne peut même l’aggraver. Et c’est probablement (je ne suis pas psychiatre, hein ?…) une des plus grandes difficultés rencontrées par les thérapeutes dans le traitement des “malades” que cette “non accumulation” de culpabilité (?).
Bonjour,
C’est vrai, vous avez raison concernant le “ces soirs”. Ceci appelle une précision. Je suis revenue à l’origine.😀
Par contre, pour “bruts”, je ne peux me résigner à mettre ce mot au féminin dans ce cas-là. Je ne vois pas la dimension du féminin dans le bourreau.
Notre brutalité qui est générée par notre colère se fait sentir plus tard. Au moment de l’acte, notre corps ne nous appartient plus, notre esprit essaye de se fixer sur un point “d’horizon” pour échapper autant qu’il est possible à notre douleur. Eux, nous considèrent comme un objet qu’ils utilisent pour assouvir leur “plaisir”, ils se sentent forts mais en fait se ne sont que des lâches. Notre instinct de vie et confronté au désir de mourrir ou de vivre, mais cette cruauté donne naissance à une force de vie et petit à petit nous nous reconstruisons. La colère cachée est a jamais gravée au fond de notre âme. Ceci explique peut-être pourquoi nous sommes toujours fragilisées devant “le masculin”.
Désolée pour cette réponse, mais il fallait que je mette mes mots.
Les mots sont terriblement bien choisis… bravo Maguy
les mots donnés, vos mots choisis, l’illustration, tout concoure à la force de votre poème. Un vrai coup de poing !
Merci @Angelune et @Ma Pie pour vos messages. Ce petit poème est né d’une grande colère à la suite d’un reportage. Je suis consciente des désastres que la guerre provoquent, mais il y a des moments comme cela où la sensibilité est à fleur de peau.
Quelle force dans ce poème où, fort malheureusement, beaucoup de femmes peuvent se reconnaître !
Merci Gigi-22 pour vos mots.
Des mots magnifiques sur une réalité immonde