Je me suis battue longtemps pour t’empêcher de sombrer
Remettant chaque jour les pierres qu’il avait enlevées
Mais son travail de sape avait commencé depuis trop d’années
Comme des ciseaux qui coupent sans cesse
Il avait haché menu tout ce qui était toi, ta personnalité
Je t’ai vu te déliter
Comme s’en vont les fleurs au souffle des vents froids
J’essayais pourtant de rassembler les pétales
Peine perdue
Le temps t’engloutissait minute par minute
Et tu le savais, tu n’avais plus la force de résister
J’ai voulu savoir les non-dits
Mais tu les emportas avec toi
J’ai voulu que tu mettes des mots sur ta douleur pour l’affronter
Mais tu t’ais tu
Je t’ai tenu la main jusqu’au bout
Il regardait distant assis sur une chaise
A aucun moment il ne fit part d’une émotion
Des années plus tard, il est parti aussi
Je n’ai pas eu de regret, juste de la froideur
Il avait pris ta vie pour s’en servir
Comme il aurait voulu prendre la mienne
Tu avais peur de la solitude
Moi non, tu me l’avais donnée à la naissance
J’étais devenue guerrière d’une lutte inégale
Je suis restée avec mes doutes, mes interrogations
Je n’aurais jamais de réponse.
Il me restait un monde à construire une vie à refaire
Dans mon fonds le plus ténébreux
Il y avait une toute petite lumière vacillante
Je l’ai saisie et je suis remontée des abysses
@ payette, “J’essayais pourtant de rassembler les pétales” à la fois le symbole d’un combat vain et celui de votre présence près d’elle, en fait une posture d’amour que vous nous confiez, une fois de plus, avec tant de délicatesse. Merci.
il est des combats que l’on sait perdu d’avance, mais on les mène; merci à vous
Votre texte est poignant. Je ressens un drame sadique mais feutré avec des non dits. @Angelune va aimer cette autre version avec les mêmes vers. On est tous inspiré avec cette algoésie !
Bien vu ! C’est en souvenir de ma mère. Finalement je crois qu’algomuse devrait bénéficier d’un soutien financier de la sécurité sociale 😁😁
Quelle sensibilité dans votre texte…
Merci