Une guerre éclate, au loin.
Personne ici pour entendre les bruits de canon, les cris, les sifflements de balles et de roquettes.
Ah si… on voit de loin… par transmission de données. On voit du sang, des maisons détruites, des foules qui s’entassent ou se pressent dans des abris.
On entend les Grands parler de pourparlers, de cessez-le-feu…
Qui décide et qui fait ?
Qui parle et qui tient le fusil ?
Qui sommes-nous, nous tous ?
Sommes-nous des hommes, ou des parties d’homme ?
Nous troquons des parties de nous pour servir les desseins d’autres hommes, ou parties d’hommes.
Nous nous troquons nous-mêmes pour adhérer à d’autres desseins que ceux auxquels nous adhérerions naturellement si rien ne nous y obligeait.
Qui sommes-nous, nous tous ?
Que sommes-nous ?
Avons-nous perdu la foi ?
Qu’est-ce qui nous retient d’aller ici ou là ?
Sommes-nous donc tant asservis que nous ne sachions plus quoi dire, sinon suivre et obéir ?
Ainsi qu’une entreprise ne tournerait sans ouvriers, ainsi une guerre sans soldats.
Qui accepterait le destin d’un peuple s’il se jouait aux dés ou aux poings entre deux hommes ?
Et pourtant nous sommes si prompts à l’accepter au prix du sang.
Le prix trop lourd force à l’acceptation…
Quelle flamme pour relever le défi ?
“On entend les Grands parler de pourparlers” : ici, vous avez tout dit (et d’une façon bien poétique [à mes yeux]). “parler”, “paraître” ?, se donner en représentation, en image à soi-même ?, serait devenu notre essence… Mais vous semblez vous révolter contre cela. Et je vous donne raison. Regardez : nous sommes déjà deux !
Oh, alors, certes, à l’aune de 7 ou 8 ou 9 milliards d’êtres “humains”, que pourrait bien peser…
Pourtant, quand je regarde l’histoire, je vois souvent…
Merci de ce beau texte publié sur AlgoMuse !
Merci pour ces deux commentaires. C’est ma première publication ici et c’est encourageant 🙂
Je dois avouer que j’ai été étonnée par la perception de la “révolte”. Sur la fin j’étais surtout prise par la question de savoir si on peut attendre encore quelque chose de l’humanité… Je cherchais des raisons d’espérer à exposer, d’où ma conclusion…
Pendant le (la ?) Covid : “le monde ne sera plus comme avant !…”
La pandémie n’est pas terminée. Le monde n’a pas changé !…
La guerre à nos portes, pensez-vous que le monde ne sera plus comme avant quand elle s’achèvera ?
Votre texte, d’une grande sensibilité [la révolte est, à mon sens, un élan d’émotions], tenterait à prouver que non. Alors, moi aussi je vous rejoins. Nous serons trois.