Kamil- celui que ses parents ont nommé “Homme Parfait- court. Depuis des jours et des nuits il fuit dans le désert son passé d’apprenti terroriste.
Cette fois, il s’arrête, tend l’oreille et ne perçoit que le silence. Bon ou mauvais augure?… il se relâche, sa respiration s’apaise, ses yeux interrogent les alentours.. l’horizon.. les alentours… Trouver un refuge! Il marche lentement, fouillant du regard chaque relief, se tient en arrêt , alerté par un infime frôlement, et finalement se fige devant un farfadet pas plus haut qu’un cône de cèdre, souriant, planté comme un poteau indicateur au bord d’une cavité sombre.
Dedans il fait frais, il s’endort. Il faut pas mal de temps -entre sommeils rêves et cogitations- avant qu’il reprenne conscience. Il a faim. Ses mains tâtent l’espace à peine éclairé par une fissure dans la paroi, ses yeux s’habituent à la pénombre, il n’est pas seul! ou presque… c’est une momie gisant auprès de lui.
L’hébétude passée, Kamil tire de sa besace une manne réconfortante et sort de son abri. Le farfadet n’a pas bougé. -“Merci pour l’accueil, dit Kamil, mais moi je ne peux pas rester ici à me tourner les pouces!” et comme un enfant il reprend sa course vers le soleil.
Bravo pour ce défi. Vous n’êtes pas tombé dans le piège de momie = musée. Moi, je m’y étais perdue et j’ai abandonné…
Un vrai plaisir de lire votre texte MaOelle. Au moins pour deux raisons : vous m’avez d’abord forcé à revisiter le genre de “augure” que je voyais plutôt féminin. Merci, j’ai appris.
Ensuite, votre texte a réveillé en moi le souvenir agréable et particulier d’un autre texte, de Voltaire pour le coup ! (Candide…) Un texte où l’auteur, implicitement dramatise l’absurde pour le réduire à son service de narrateur. Il s’agit du moment où Candide “tombe dans les pommes” et où Pangloss trouve, bien à propos, une fiole de vieux vinaigre dans la grange pour le réanimer ! (sourire…)
Oui, pour moi en tout cas, vous faites du Voltaire, chère MaOelle, vous faites du Voltaire…
Merci de le faire sur l’Algo !
Je suis flattée! votre commentaire m’épate et me fait rire, et j’écris du Voltaire comme Monsieur Jourdain fait de la prose.. Vous me semblez bien indulgent mais Merci!! 🙂