J’ai toujours pensé que j’avais la poisse avec moi mais aujourd’hui, j’traîne surtout ma plus belle gueule de bois.
Mais qu’est-c’qui m’a pris d’aller m’bourrer la tronche au mauvais rouch’ dans c’bouge de blaireaux t’nu par des rats?
J’me souviens plus trop d’tout mais la pétasse qu’a décidé d’me brancher, j’risque pas d’l’oublier.
Elle en a bien profité pour s’faire rincer.
J’ai sacrément banqué à la fin d’la soirée et j’sens qu’avec ma meuf ça va chauffer.
À quat’ pattes, que c’est, que j’suis rentré et la porte d’la chambre en pleine poire j’me la suis carrément mangée, tellement rond qu’j’étais.
Ma meuf pionçait, comme d’hab’.
Pas graf’, d’t’façon, j’étais trop cuit pour lui coller mon matos dans la touffe.
Ouf!
Oh…! quelle Poésie; ” j’étais trop cuit pour lui coller mon matos dans la touffe.”
Au bout du comptoir, du fond de mon verre, je compose des vers, aux rimes imbibées, sur des cartons de bière et me soulage en cet urinoir aux proses incertaines griffonnées sur des cartons, des cartons de bière au bout du comptoir.
Que faire d’autre, avec de tels mots imposés ? Quel talent…! Skaera
Oui, et la femme que je suis en a marre de l’écriture inclusive. J’ai le droit d’écrire aussi comme un mec. C’est tout!
😉
Votre texte m’a fait rire et quand je vous dit ” quel talent “, il n’y a aucun second degré dans ces mots. Je suis même admiratif de cette capacité que vous avez à intégrer dans les vôtres, les phrases des autres. A tel point, que parfois, je me demande qui, impose quoi, à l’autre, tant les couleurs et les nuances de vos mots imprègnent ceux que vous avez intégrés aux vôtres, pour en faire un ensemble d’une belle facture poétique.
A ces phrases orphelines arrachées à leur poème, vous arrivez à leur faire oublier, au creux des vôtres, d’où elles viennent.
@philippelettres, je suis très très contente de vous avoir fait rire (sans blague). En fait, moi-même, j’étais étrangement surprise du résultat de mon “travail” et en ai éclaté de rire toute seule d’abord puis fait rire tout autant mon compagnon. J’aime bien la fantaisie dans l’écriture et je trouve que l’AlgoMuse nous autorise des choses étonnantes, c’est libérateur.
Je sors de cette lecture le sourire aux lèvres, et au cœur aussi. Et me faire sourire…
Oui, “il y a de l’assentiment dans le sourire, quand le rire est souvent un refus” (mauvaise transcription – j’en suis sûr, c’est trop loin… – d’une pensée hugolienne présente dans “L’homme qui rit”…)
Bravo ! Vous avez tout compris à “l’Algocrus”, et c’est probablement l’un des algodéfis les plus difficiles !
PS: j’aurais quand même, de mon côté, préféré et choisi “t’nu” (par des rats) en lieu et place de “tenu” ; tant qu’à y être… (sourire)
Merci, @Guillaume du Vabre ( @algo ) / Guillaume, j’ai fait la modification suite à votre remarque judicieuse. J’avais laissé passé cette apostrophe-là!
J’adddooooorrrreeeee… J’ai envie de dire “encore !!”
Les images viennent d’elles-mêmes comme le sourire que votre texte donne.
Merci, @SOPH! C’est vrai, je me suis bien amusée à l’écrire.