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Il est parfois d’étranges rencontres, fruits du hasard. C’est ainsi qu’un farfadet se trouva embarqué par inadvertance avec la momie d’un guerrier. Ce dernier avait été identifié par les archéologues comme celte, probablement prince, et devait être très aimé. Il n’avait pas été réduit à l’état de squelette, on avait alors supposé que c’était en raison de la nature des sols, et des nombreuses fleurs recouvrant le cadavre. C’était une belle momie, en parfait état de conservation. Depuis elle reposait bien tranquille dans la salle réservée au bas Moyen-Age du musée.

La momie avait été réveillée lors d’un chantier dans la vieille ville. Le farfadet s’était abrité de la pluie contre elle, une fois endormi, il avait été mis en caisse, transporté et mis dans une vitrine. Depuis tous deux se tournaient les pouces, un coup à l’endroit, un coup à l’envers, dans la même vitrine. Parfois la momie soupirait :

  • Je manque d’exercice et j’ai faim. Regarde je n’ai plus que la peau sur les os !
  • C’est ce qui va bientôt m’arriver, si je ne sors pas d’ici !
  • Si tu arrives à sortir, ramènes une bonne bière, du jambon, du fromage, du pain et des pommes ;
  • Ben voyons ! Je ne suis pas ton domestique !
  • Je sais, mais dans l’état où je suis, je ne suis bon à rien !
  • On est quel jour ?
  • Le jour du vernissage de l’expo, comme ils disent !
  • Ah ! ça nous changera, on verra du monde, mais je ne suis pas au mieux de ma forme
  • Mais si, ils n’arrêtent pas de dire « magnifique » en te regardant
  • Bon, si j’essayais de me détendre un peu.
  • Pas trop ! je ne vais plus avoir de place !

Nos deux compères continuaient leur nuit, le farfadet rêvant d’évasion, la momie de bière et de banquet.

L’heure du vernissage approchait, il fut décidé de surélever la partie haute de la vitrine où se trouvait le guerrier, histoire de donner l’impression que sa momie accueillait le visiteur.

C’est alors que de grands cris, des bruits de cavalcade, des coups de feu retentirent provoquant un mouvement de panique. Un terroriste venait de s’introduire dans le musée. La momie se redressa d’un bon fracassant le sarcophage de verre qui l’enfermait et hurlant « Qu’est-ce qui se passe ? «, et retombant sur l’homme armé. Celui-ci mourut de terreur en se trouvant enlacé par le guerrier. Les conservateurs mirent deux jours avant de le sortir de là, et de remettre le guerrier dans sa vitrine.

Tout le monde trouva le guerrier celte fort impressionnant de réalisme. Les conservateurs s’interrogèrent car curieusement il semblait que la momie prenait du poids, sa peau semblait moins sèche, moins tendue, un peu plus rebondie chaque jour.

Le soir venu, le farfadet ouvrait la vitrine, et faisait apparaitre bières et sandwichs, ou kebab et sodas, et discutait des derniers rebondissements de l’affaire avec la momie.

  • Tu sais que tu fais la une des journaux !
  • Ah bon !
  • Oui ! Il paraît que tu grossis et que les conservateurs n’y comprennent rien !
  • Bof ! Les hommes de ce siècle me semblent bêtes à manger du foin. Ils ne comprennent rien à rien !
  • Qu’est-ce qu’ils devraient comprendre ?
  • Enfin ! Tu n’as pas deviné ? Je suis Merlin ! Encore un peu de nourriture et je repars découvrir le monde, je sens que je vais bien m’amuser !

 

 

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