rouler dans un hôpital

On est le matin et j’attend patiemment dans mon coin que l’on vienne me chercher pour me déplier. J’ai envie de m’étirer, je ne supporte plus d’être dans cette position toute les nuits. 

L’infirmière arrive comme si elle avait entendu mes plaintes. Elle me libère enfin et me pousse jusqu’au lit de Justine. Mon hôte du jour. C’est une petite fille de 13 ans. J’apprend qu’elle est tombé durant une sortie d’escalade. Elle a un air gentil mais ce que j’aime le plus c’est les personnes âgées. Ils ont tellement d’histoires à raconter quand ils ont la chance d’avoir une oreille qui les écoutent. Et surtout ils ne bougent pas trop ! Mais il ne faut pas qu’ils soient incontinent sinon c’est fini pour moi. 

C’est l’heure de bouger, ils m’emmènent faire la visite habituelle de l’hôpital. Je connais ces couloirs par cœur mais il m’est impossible de m’en lasser. Les nouveaux arrivants sont si nombreux chaque jour et surtout il y a une aide soignante que j’aime bien. Elle est toujours gentille avec moi. Elle me fait rouler tranquillement en veillant toujours à ralentir pour traverser les obstacles. Jamais je ne touche les murs quand elle s’occupe de moi. 

Quand j’étais plus neuf, j’aimais les conducteurs sportifs, qui n’hésitais pas à aller vite et à me faire valser sur le côté. J’aimais tourner et virevolter mais ça m’a passé. C’est peut-être pour cette raison que j’aime autant les vieilles personnes. En nombre d’année, j’atteins probablement le leur si on tient compte de la durée de vie d’un objet de ma qualité.