Enfin seule et tranquille après une journée noire,
Elle s’effondre épuisée sur la chaise du boudoir.
Une flamme inconnue anime sa figure,
Des étincelles jaillissent de ses grands yeux azur.

D’un mouvement rapide, elle saisit son crayon,
Son carnet écorné posé tel un chiffon !
Rien ne la retiendra : elle va rejoindre ses pairs
Ecrivains émérites, maudits ou solitaires.

Elle ouvre le placard, prend le flacon de verre :
Se sert abondement la liqueur salutaire
Propice aux écrits, favorable aux réflexions.
Son esprit bouillonne : tout son corps est en fusion.

Sa plume danse agilement sur le papier glacé
Ses mots ses phrases décrivent avec force et beauté
Le pouvoir du silence dans les solitudes proches
A la grâce déployée, au doigté qui rapproche.

Elle détache son poème avec application,
Ouvre la porte d’entrée et gagne le perron
Pour laisser s’envoler son écrit de satin
Aux vents légers du soir, aux rayons du matin.

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