Remarque, il s’en est pas vanté d’avoir dormi dehors. Humiliant ? C’est quand j’ai ouvert les volets ce matin que j’ai compris. Il se planquait sous la vieille BM du voisin. Il a fait mine de pas me voir… Tu parles, quatre mètres des volets à la bagnole… Pas vu ? Pas entendu le grincement des gonds ? C’est cela oui… Après, quand j’ai ouvert la porte vitrée du balcon, comme par hasard il était juste derrière ! A peine j’avais ouvert qu’il était déjà le nez sur le bol de croquettes ! La honte… Même pas “Bonjour !”. Il croyait s’en tirer comme ça mais là j’ai fait le sadique : je l’ai caressé. Il a horreur de ça. “Ça m’objetise” qu’il dit… Mais dans ces moments là, il est vulnérable ; j’en ai profité…
— T’es gelé !
— Ouais… J’suis sorti tôt… j’avais les crocs…
— T’aurais pas plutôt découché ?
— Bon, okay ; des fois ça m’étouffe ce panier ridicule dans lequel ils me font dormir en boule tu vois… Et puis bon, hier soir j’étais un peu off, non ? Alors avec la gosse tu vois…
— C’est pas plutôt qu’ils t’ont encore fait le coup de l’abri de nuit ? A vingt heures on ferme…
— Nan, j’tassure, c’est vraiment à cause de la gosse.
— Je t’avais dit de rester hier soir non ?
— Tu me connais… La liberté, l’indépendance…
Là il m’a fait un peu pitié. J’ai pas voulu enfoncer le clou…
— Tu sais quoi ? J’ai une nouvelle admiratrice !
[à suivre…]
Pas banal, ce chat. Curieux de la suite…
Oui, oui, la suite svp !