Ah ! Quelle belle vie nous menions, ma reine et moi, dans notre château de papier !
La cour était grande, avec les trèfles, les carreaux, les piques, les valets, les coeurs…
Notre société fonctionnait bien : les valets étaient nos fidèles serviteurs, toujours à nos côtés.
Les carreaux se lavaient et s’y tenaient : car c’étaient les esclaves, quelque peu maltraités je l’avoue…
Les trèfles étaient les bourgeois de la cour, qui avaient beaucoup de chance, surtout s’ils faisaient partie d’une fratrie au nombre de 4.
Les cœurs se trouvaient toujours dans des histoires d’amour…
Les piques eux aussi étaient riches, mais faute de chance, ils piquaient l’argent aux autres !
Nous étions le Roi et la Reine Noirs, et nos voisins, nos pires ennemis, étaient le Roi et la Reine Rouge…
Et puis un jour, un malotrus s’est permis de tout bousculer : avec le Roi Rouge, nous étions censés nous entendre et faire la paire. La prochaine fois, je serai mieux préparé à ce genre d’invasion…
Néanmoins, si j’avais été le roi d’un jeu d’échec, j’aurais pu me battre sur un fidèle destrier, affronter le Roi Blanc, cette fois…
Mais je n’ai pas choisi qui j’étais, c’est marqué noir sur blanc sur un rectangle en carton.
Si un algorisme est bien un texte cocasse, un peu surréaliste et souvent implicitement philosophique, alors ce texte-ci en est l’archétype ! Bravo !
Joli ! petite ambiance le soldat rose , j’aime bcp