VIOLETTE 1 0payette

Une histoire de Violette 1 Théo

Le matin, il c’était levé de bonne heure, il ne devait pas se louper. Il devait faire à Emilie le plus beau des cadeaux, pour lui dire, lui dire qu’il l’aimait depuis le premier jour, qu’il ne voyait pas sa vie sans elle.

Ce premier jour, il s’en souvenait, comme si c’était hier. Il l’avait vu sur le marché, elle vendait des légumes et des fruits en provenance de la ferme de ses parents. Elle était toute nouvelle, c’était son premier jour. Elle avait repris la ferme, et cultivait des légumes qui changeaient de l’ordinaire.  Carottes blanches, rouges, violettes, jaunes, et couleur carotte ! De drôle de formes aussi, grelots, gros cônes, des navets, des betteraves, des choux de Bruxelles rouges, enfin des choses que l’on n’avait pas l’habitude de voir sur les étals. Les couleurs et les formes se mélangeaient formant une jolie palette.

Et elle était là, dans sa petite robe fleurie, avec son gilet bleu, et son tablier de jardin brodé «  ferme des tilleuls ». Lorsqu’il l’avait vu, il avait ressenti comme un coup au ventre, il avait eu du mal à avaler sa salive, et lorsque son tour était venu il ne savait plus ce qu’il voulait, il n’a trouvé que.  Ben, Heu ! À dire. Et il y avait son sourire, elle souriait de tout son visage, les yeux pétillants et doux. Elle ne s’était pas moquée de lui, avait juste cherché à le conseiller.

En rentrant chez lui, il c’était rendu compte qu’il voyait son stand depuis la fenêtre de la cuisine. Depuis chaque jour de marché, il était à la fenêtre, guettait son arrivée, histoire de descendre chercher son pain, et passer juste à côté d’elle. Un jour la chance lui sourit, elle avait une caisse un peu lourde à déplacer, alors il avait tout posé, le pain de croissant avait atterri par terre, il s’était précipité avec un » laissez-moi vous aider », depuis les matins en passant il l’aidait. Il avait fini par l’inviter à boire un café, puis un verre, puis à déjeuner après le marché. Elle l’avait invité à visiter la ferme.  Et puis un jour ils s’étaient embrassés, il avait bien cru que son cœur n’allait pas résister.

Aujourd’hui, il avait tout prévu. Après le marché il l’emmenait au restaurant, et puis ils iraient à la ferme, dans la voiture il avait mis la bouteille de champagne, des macarons, et les fleurs.  La veille, chez le bijoutier il avait acheté la bague. L’après-midi, le soir, et une partie de la nuit il avait répété sa déclaration. Il se sentait prêt.

A peine, la camionnette arrivée, qu’il était descendu pour l’aider. Il l’avait embrassé en lui disant à tout à l’heure. Elle lui avait souri, en se blottissant contre lui, en disant «  oui ». Puis la journée était passée comme prévue. Ils avaient été boire un café à la ferme et passé un moment ensemble.

Il avait sorti le champagne et les macarons. Le champagne était bien frais, mais les fleurs. Elles ne ressemblaient à rien, en manque d’eau, la tête tombante, la feuille flétrie ! Il avait pensé je suis un idiot, les fleurs il faut les mettre dans l’eau, je le sais. Alors qu’il regardait autour de lui, un peu catastrophé, il l’a vit. Elle était là toute petite, toute fragile, elle étalait sa belle couleur, et se dorait au soleil de ce printemps à peine arrivé.

Il était retourné à l’intérieur, avec son champagne et ses macarons. Une fois le tout servi, la première coupe bue, il se senti assez de courage. Il sortit la bague avec dessus la petite violette qu’il avait cueillie. Et puis ce fut une autre histoire.