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Une histoire de Violette – 2 – Emilie

 

La première fois que je l’ai vu, il ne payait pas de mine avec son panier. Il me regardait sans pouvoir dire un mot, je ne sais si c’est moi et les légumes qui lui faisait cet effet. Un peu décoiffé, avec son panier, il se tenait devant l’étal immobile, son panier à la main. Et puis il est revenu, tous les jours de marché. Je n’ai jamais vu quelqu’un mangé autant de légumes, car il devait bien les manger quand même.  Et puis un jour il m’a aidé, j’avais un peu trop chargé une caisse et il est apparu.  Son pain et ses viennoiseries ont atterri par terre tandis qu’il se précipitait. Après il est venu m’aider tous les matins de marché.

Je me demandais quand il oserait. Il me plaisait bien avec son air timide, toujours poli. Pas comme certains ! Il l’avait enfin fait, il m’avait invité à boire un café, il avait acheté pleins de viennoiseries, parce qu’il ne savait pas ce que j’aimais. Il s’était montré attentionné, prévenant. Il a renouvelé l’opération café, jusqu’au jour où je lui ai proposé de venir à la ferme un dimanche. Il avait dit oui, et j’amène le dessert. Je l’ai prévenu que mes parents seraient là ainsi que mes frères et leurs femmes. Il était arrivé à l’heure, en descendant de voiture, il avait lissé son pantalon, réajusté sa chemise, il était drôle. On aurait dit un  premier de la classe. Il avait amené deux gâteaux, un au chocolat et une tarte aux framboises, parce qu’il ne savait pas ce que nous aimions, alors…

Je lui ai fait visiter l’exploitation, et puis c’est moi qui l’avais embrassé. Il avait pris la suite, murmurant mon prénom, et des «  je t’aime ». Enfin bref nous avions fini par sortir ensemble, mais il ne se départait pas de son aspect premier de la classe. Il était touchant, il m’offrait un amour simple et respectueux tellement changeant de que j’avais connu. Mon cœur ne s’était pas emballé tout de suite, mais petit à petit il sursautait quand je le voyais. Mais dieu que cet homme était lent à avouer ses sentiments.

Et puis un jour, il se lança. Il m’invita au restaurant, du coup je lui proposais de venir boire le café à la ferme et d’y passer un moment. C’est là qu’il me fit sa « grande déclaration ». Il avait tout prévu. Enfin presque, sur la petite boîte qui contenait « la bague » il y avait juste une petite violette. Toute petite, toute simple, posée là, mais qu’elle était belle, comme elle lui ressemblait. J’ai dit oui, et le reste est une autre histoire, sachez juste que le matin, dans le coffre de la voiture, je vis un bouquet de roses qui ne ressemblait à rien, et que j’ai toujours cette violette encadrée dans la chambre.

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