Visuel@potentillejaune

Chère Potentillejaune 🙂

Il y a quelques fondamentaux pour les haïkus (que vous trouverez facilement sur le Web). Le premier, peut-être, c’est le désir de proximité à la nature de l’auteur-e, et à l’évidence, ce désir vous anime. Je le salue. C’est essentiel…

À mes yeux, le troisième est un haïku. Mais il faut accepter qu’une “temporalité universelle” se glisse dans “sans papiers sans maquillage” (et lui faire dire que le galet est “sec” /non mouillé par la mer, d’où l’on peut alors déduire la référence temporelle implicite dans laquelle s’inscrirait la marée…)

Quant à “merveilleux coquillages”, ils créent la “césure”, comment dire : l’événement du haïku (qui n’est pas imposé par toutes les “écoles”, mais assez général quand même…).

Je m’explique : il y a les galets, la roche, l’immuable (ce qui y ressemble en tout cas), et le rivage, qui, lui, change… ; et la scène que j’observe est mise en perspective, en abîme du monde que je perçois (le monde moderne, avec “papiers” et “maquillage”, qui pourrait tout aussi bien, pour ce dernier, être une tâche noire d’hydrocarbure…) ; bref, ces deux tout petits vers me font déjà voyager… Penser, ressentir, réfléchir…

Arrivent alors… les “merveilleux coquillages” ! Et c’est leur caractère de “merveilles” qui m’arrache à ma réflexion ! (J’aurais osé un point d’exclamation : “Merveilleux coquillages !”)
Il me faut ensuite re-composer, re-créer, ré-assembler tout cela ; me l’approprier ? L’inventer ?

Oui, pour moi, c’est un haïku, car c’est exactement le but d’un haïku ! Bravo !